Élu Grand Maître en août 2024, Nicolas Penin diplômé d’histoire de 48 ans a fait sa carrière professionnelle au sein de l’Éducation Nationale en qualité de conseiller principal d’éducation (CPE) dans la région des Hauts de France. Spécialiste des questions éducatives et sociales et responsable syndical à Unsa-Éducation, son élection pour une période d’une année à la tête de la principale obédience maçonnique de France s’inscrit dans la sensibilité plutôt classée à gauche du Grand Orient de France.
15 loges réunissent environ 350 membres à Besançon
Elles se réunissent dans le seul temple maçonnique de Besançon, situé rue Emile Zola, face au collège Victor Hugo. Ancienne chapelle de l’ordre des Antonins construite en 1720, il est dédié aux obédiences maçonniques depuis 1852. Ce temple est considéré comme l’un des plus remarquables de France. Il possède entre autres une fresque réalisée par le peintre et sculpteur Georges Oudot, lui-même frère du GODF.
La Franc-Maçonnerie, un lieu de réflexion en résonnance avec son temps
Nicolas Penin le souligne « Le Grand Orient de France marque un engagement fort aux valeurs républicaines et se considère adogmatique. La Maçonnerie porte également des valeurs d’émancipation et de liberté, issues du siècle des Lumières ».
Le Grand Maître insiste sur le rôle de réflexion politique du Grand Orient : « Nous apportons notre pierre à l’édifice républicain qui a besoin d’être réparé. Dans une société confrontée aux mutations sociales, technologiques et écologiques, bouleversée par les phénomènes migratoires, les choix du repli identitaire menacent notre idéal démocratique ».
La lutte contre la pauvreté, le débat sur le droit de mourir dans la dignité, l’antisémitisme, la laïcité…sont autant de sujets de réflexion que le Grand Orient porte dans toutes ses loges. Longtemps considérée comme une organisation secrète « la Franc-Maçonnerie est surtout discrète ». Les Frères et les Sœurs ne font pas publicité de leur appartenance maçonnique. « Ils veulent construire des ponts pour une société plus juste ». Nicolas Penin résume assez simplement ce qu’est un franc-maçon « il est celui, dans un débat, qui vous laisse terminer votre phrase ».
« Nous voulons dire ce que nous sommes »
Pas question pour Nicolas Penin de faire du prosélytisme. « La Franc-Maçonnerie est une manière de vivre ». Pour autant, les loges s’ouvrent à l’extérieur et souhaitent accueillir de nouveaux membres. L’engagement est un long parcours initiatique. Si l’engagement spontané tend à se développer, l’accueil en loge passe par la cooptation et le parrainage. Ensuite, les candidats participent à des entretiens individuels pour s’assurer que leur volonté correspond aux valeurs républicaines de la Maçonnerie. Enfin, l’intronisation passe par une période d’apprentissage. « Il est plus facile de sortir que d’entrer en Maçonnerie » souligne Nicolas Penin.
