Quel est le rôle de l’Agence Livre & Lecture ?
Notre agence est le fruit de la fusion de trois structures régionales pour le livre qui existaient avant la réforme territoriale et la fusion des régions : en Bourgogne, le Centre régional du livre et en Franche-Comté, Accolad et le Centre régional du livre. Depuis le 1er janvier 2018, l’Agence Livre & Lecture est l’outil de l’action concertée de l’État via la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté en faveur du livre et de la lecture.
Vers qui sont tournées vos actions ?
On s’adresse notamment aux professionnels du livre c’est-à-dire à tout un écosystème qui comprend 150 auteurs référencés, une soixantaine de maisons d’édition, près de 100 librairies indépendantes, plus de 500 bibliothèques de tous niveaux et aussi 90 manifestations littéraires. Nous avons autant un rôle de développement et transmission pour les uns que d’aide à la reprise ou à la création pour d’autres, ou encore de sauvegarde et de valorisation du patrimoine en tant que pôle associé à la Bibliothèque nationale de France. A tous ces acteurs, nous proposons un accompagnement collectif mais aussi individuel, par exemple sur des questions sociales ou juridiques. Nous aidons ainsi tout porteur de projet au montage de son dossier.
Les libraires font l’objet d’une attention particulière…
Nous sommes en effet missionnés par la DRAC pour la mise en œuvre de l’action Jeunes en librairie avec les classes volontaires dans les lycées et collèges de la région. L’objectif est d’inviter élèves et enseignants à découvrir la librairie indépendante proche de chez eux, de rencontrer et échanger avec le libraire, d’effectuer une visite de la boutique et de choisir, de manière libre et éclairée, les livres avec lesquels elles ou ils repartiront à cette occasion avec le bon d’achat qui leur est remis. 3000 élèves en ont profité lors de la dernière édition.
Parlez-nous des publics à sensibiliser ?
Nous menons cette mission le plus souvent en lien avec le réseau de bibliothèques. Parmi elles, celles qui existent dans les prisons. Après trois années de travail pour établir un état des lieux sur ce sujet, notre Agence s’est vue confier cette année une mission par la DRAC et la Direction interrégionale des services pénitentiaires afin de déployer des projets autour de la lecture dans ces établissements.
Et concernant le grand public, quelles sont vos actions ?
L’Agence finance et coordonne des stands régionaux et collectifs pour les éditeurs sur des salons du livre dans toute la France. Elle est également opératrice directe des Petites Fugues, festival littéraire itinérant qui invite chaque année une quinzaine d’écrivains à sillonner la région. Enfin, via Patrimoines écrits en Bourgogne-Franche-Comté, nous valorisons les trésors écrits, graphiques et iconographiques conservés en région, en partenariat avec les bibliothèques et services d’archives pendant deux mois chaque année.
Livres vs écrans…
Selon le Centre national du livre, 86% des Français se déclarent spontanément lecteurs. Mais cette tendance plutôt favorable masque certaines fragilités : le décrochage chez les 15-24 ans s’accentue, malgré le renforcement de nouvelles pratiques de lecture. 1 jeune sur 5 affirme ne pas lire du tout. Les Français consacrent en moyenne 41 minutes par jour (soit 4h47 par semaine à lire des livres) quand ils passent 3h14 par jour (soit 22h38 par semaine) sur écran, pour faire autre chose que lire des livres. La présidente du CNL Régine Hatchondo en a tiré la conclusion suivante : « Je considère que la lecture est une affaire de santé publique. Il faudrait une prise de conscience massive pour mettre en exergue les bienfaits de la lecture chez les enfants, notamment en matière de concentration, d’imagination, d’empathie, de développement du langage et du cerveau… »