En 30 ans, la maison de quartier des Pareuses (MQP) en a connu des familles. Elle en a créé des souvenirs. Si aujourd’hui, la structure apporte joie et lien social, les débuts étaient plus difficiles. À la fin des années 80, ce quartier appelé « le camp » a été réhabilité au niveau de l’habitat avec un accompagnement social, dont la création de la MQP. « L’ancienne association Animation Quartier des Pareuses disposait d’une salle de jeux. Des actions étaient également menées pour donner des cours de français et créer un réseau d’échanges. Avec la MQP, on a réuni toutes ces associations dans un même lieu », se rappelle Nicolas Roche, directeur de la MQP.
Un changement total de repères avec les anciennes citées détruites, un partage des salles difficile à accepter. « Le lycée Toussaint Louverture ne voulait plus envoyer d’élèves en attendant que ça se calme. Grâce à une équipe très soudée et des familles qui ne nous ont jamais tourné le dos, on a pu trouver des solutions ensemble. Ça a été chaud pendant trois, quatre ans, mais par rapport aux nombreux souvenirs positifs, ça paraît bien infime », sourit Nicolas Roche.
La MQP, une deuxième maison
Trente ans plus tard, la maison de quartier continue de créer du lien social. Le comité de famille organise des petits-déjeuners partagés une fois par mois, où chaque participant apporte une spécialité de son pays. Des soirées festives, carnaval, halloween, karaoké…, permettent de réunir les habitants. Ce comité a évolué pour aborder la dimension du bien-vivre dans le quartier. « Les habitants remontent des points avec les élus et Habitat 25 qui regardent de leur côté ce qu’il est possible de faire. Il y a un vrai dialogue et la parole des habitants est prise en compte », affirme le directeur de la MQP.
Fête des quartiers, Olympiades, festival du cerf-volant, aide aux devoirs, ludothèque, accueil de loisirs, tout est mis en œuvre pour faire vivre les Pareuses. « On accueille les personnes à partir de 4 ans jusqu’à plus de 80 ans. On a une médiatrice sociale qui se rend régulièrement dans le quartier pour donner des infos sur ce qu’on développe, prendre contact avec les familles qui arrivent, boire un café avec les anciens et récolter les doléances des habitants ». Différents partenariats se sont mis en place au fil des ans pour permettre aux adolescents de découvrir de nouvelles disciplines.
S’ouvrir aux différents quartiers
Le directeur de la MQP est là depuis sa création : « En 1995, chacun travaillait dans son coin. Avec les responsables de la MJC des Capucins et la MPT des Longs-Traits, nous étions de la même génération. On s’est dit que ce serait bien de travailler ensemble. Comment demander aux jeunes de se fréquenter si nous en tant que professionnels, on en est incapable ? Alors on a mis des actions en place pour mixer ces jeunes ». Est alors né le collectif Parloncap (PAReuses, LONgs-traits, CAPucins, ndlr).
Pour ses 30 ans, la MQP organise une exposition du 10 au 14 juin pour retracer son évolution au travers de livres photos, ou encore de vidéos. « C’est un peu comme ces soirées familiales où on ressort les vieux albums, plein de nostalgie ». Un événement empreint d’émotions, ressenties déjà par Nicolas Roche « On est dans un boulot où on reçoit énormément. À l’origine, ce sont deux personnes, Jacques Billot, conseiller municipal au début des années 80, et Claude Munnier, curé de Saint-Bénigne, qui sont venus là où personne n’osait aller. Ils ont su insuffler quelque chose et c’est une fierté de voir qu’on a su garder cet état d’esprit, ce souffle du début ».