Édito. À quoi servent mes impôts ?

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Main d'homme qui écrit avec son stylo sur un cahier

En ce jour de Pâques, la tradition du repas de famille s’est transformée en une autre obligation bien moins satisfaisante : j’ai pris le temps de remplir ma déclaration de revenus. J’ai aussi pris le temps de me rappeler l’utilité de mes impôts et le système de redistribution. Cela a rendu cette déclaration particulièrement pénible, au regard de l’actualité. L’état de nos services publics alors que la France a le plus haut taux de prélèvements obligatoires parmi les membres de l’OCDE (43,8% du PIB), m’agace.

Voir mon pouvoir d’achat baisser chaque année même si mon échelon fiscal, lui, ne change pas, m’irrite. Payer pour me faire insulter en revanche, je n’en peux plus. Mon travail et ma productivité financent le train de vie d’un homme qui, en retour, s’offre le droit de dire que nous, Français, « ne travaillons pas assez ».

Mes impôts subventionnent aussi la carrière d’une ministre toujours en poste, qui enchaîne les mensonges et propos trompeurs sur les crèches puis l’antisémitisme. Ils prennent en charge les frais de deux autres ministres entêtés dans un discours ultrasécuritaire de façade alors que sur le terrain, les actes ne suivent pas. Besançon attend toujours sa Force d’Action Républicaine (FAR) à Planoise. Une partie aurait aussi été détournée par le Rassemblement National pour s’enrichir. Lorsqu’on appelle les habitants à « une prise de conscience », il est bon de rappeler que celle-ci doit être réciproque.

L’inverse nourrit un puissant et dangereux sentiment d’injustice fiscale. Fin 2023, 81% des Français estimaient que leurs impôts étaient mal utilisés. Le Premier ministre, François Bayrou n’a jamais inspiré aussi peu de confiance qu’en ce mois d’avril 2025 pour affronter les problèmes du pays. Dans ce contexte, oui, j’ai eu du mal à remplir ma déclaration de revenus. Je l’ai fait en pensant au reste, sa véritable utilité : pour 1000 € de dépenses publiques en France, 575 € sont consacrés à notre protection sociale, 143 € pour des dépenses sectorielles comme l’entretien des réseaux routiers et ferroviaires, l’environnement, la gestion de l’eau ou l’innovation, 96 € à l’Éducation, 60 € pour les services publics régaliens (mais seulement 4 € pour la Justice).