Besançon. Le quartier Battant, sujet récurrent au conseil municipal

Le sujet oppose régulièrement majorité et opposition. L’une parle de « prévenir pour guérir », l’autre de « guérir avant de prévenir ».

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Quartier Battant Besançon

Le sujet du quartier Battant à Besançon s’est à nouveau invité au dernier conseil municipale. La Maire de Besançon s’inquiète de la réduction des effectifs des éducateurs de rue, réduction votée par le Conseil départemental dont le 1er vice-président est…Ludovic Fagaut. « La médiation n’est pas le travail des éducateurs spécialisés. Vous mettez en place des médiateurs dans le quartier Battant pour un budget de 800 000€, alors que votre majorité avait supprimé les « correspondants de nuit » en 2015« , rappelle ce dernier. Partie de ping-pong entre les deux bretteurs de 2026, Anne Vignot rétorque « ce sont vos amis politiques qui ont supprimé en 2008 la police de proximité. […] nous travaillons au plus haut niveau pour ce quartier » pendant que Laurent Croizier (Modem) parle de laxisme : « vous êtes sourde et aveugle devant la détresse des habitants. On compte 56 cellules commerciales vides sur le quartier ». Benoît Cypriani tempère et objecte que la situation s’améliore selon lui : « les bornes d’accès au quartier ont permis de réduire considérablement le nombre de rodéos qui pourrissaient la vie du quartier ».

Qu’en pensent les riverains ?

« Battant le voleur de bonheur ». De nombreux habitants du quartier Battant, devant le refus de la maire de les rencontrer, ont publié une lettre ouverte pour alerter la population sur la situation dramatique du quartier.

« Nous, commerçants, riverains, bobos du quartier Battant, saluons les efforts des services municipaux qui rétablissent chaque matin les désordres de la nuit ». Ce groupe de riverains et de commerçants du secteur salue « l’amélioration de la végétalisation de l’ensemble de la commune…dotant ses habitants d’espaces apaisants et tout simplement beaux…et les idées novatrices de démocratie participative et citoyenne pour soutenir des projets de quartier ». « Cependant, vous avez abandonné les questions difficiles et clivantes aux ministères de l’État ». Les habitants rappellent que la mairie est alertée depuis des années sur la dégradation du secteur. « Un quartier qui ne peut se destiner raisonnablement à prospérer en devenant « une cour des miracles » comme tout bisontin aime à plaisanter ! Non, les habitants ne sont pas tous destinés à se transformer en travailleurs sociaux ni à absorber tous les problèmes sociétaux auxquels vous n’avez pas de réponse ».

« Si vous aviez entendu nos innombrables alertes »

Les habitants évoquent à nouveau la sécurité, qu’ils jugent défaillante. « Le pauvre, le populaire n’a-t-il pas le droit au calme ? Ne peut-il espérer pour ses enfants un autre spectacle que celui du désenchantement humain ?  » Dans cette lettre, le groupe de riverains cite le cas d’une habitante du quartier récemment tabassée par l’intrusion d’un SDF malgré de multiples alertes, signalements, appels à la police… Pour les habitants que le conseil municipal refuse d’entendre « le quartier Battant/Marulaz/Arènes ne relève plus du populaire bienheureux que leurs imaginaires passés fantasment ».

Yves Quemeneur