« Cette année, la question de la chasse de la bécassine des marais dans la Vallée du Drugeon, qui est aujourd’hui le site principal de reproduction de cette espèce en France, a fait l’objet d’un long débat en CDCFS (commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, ndlr) », concède la préfecture dans un communiqué. Une consultation publique a donné lieu à plus de 2000 contributions. La LPO s’est opposée à ce projet autorisant la chasse de la bécassine des marais dans le Drugeon, « dernier bastion qui héberge la moitié de la population nicheuse française soit… une trentaine de couples seulement. Cette population est classée en danger critique d’extinction en France et continue pourtant d’être chassée ! ».
Chaque année, l’espèce qui niche dans le bassin de la rivière du Haut-Doubs est rejointe par de nombreux migrateurs venus s’y réfugier pour l’hiver, au moment où commence la période de chasse. « Cela signifie que ces oiseaux reproducteurs, essentiels à la survie de l’espèce en France, peuvent être tués faute de pouvoir être distingués des migrateurs », estime la LPO, rejointe par l’AOC : « cette indistinction expose directement la population locale à une pression cynégétique non maîtrisée ». Les deux rappellent que la vallée du Drugeon, avec ses 2000 hectares de tourbières, lacs, ruisseaux, marais, est « un site unique par sa richesse écologique et reconnu à l’échelle internationale ». La préfecture maintient l’ouverture de la chasse mais la repousse de trois semaines, soit le 28 septembre « pour intervenir après le pic de migration, réduisant ainsi fortement la probabilité de prélèvement d’individus nicheurs dans le Drugeon ». Pour elle, « il n’existe actuellement aucune évidence d’impact de la chasse sur les effectifs nicheurs du Drugeon ».