Chaque année, avant les grands chassés-croisés de l’été, l’État, la gendarmerie, la sécurité routière et les associations de prévention des risques routiers organisent « Civil’été », une journée de sensibilisation aux risques routiers. Le 5 juillet 2025, l’opération se déroulait dans les deux régions de la zone de défense Est (Grand Est et Bourgogne Franche-Comté).
Sous l’autorité du Major Astié, chef adjoint de l’EDSR (Escadron départemental de sécurité routière) du Doubs, 24 gendarmes étaient mobilisés sur l’aire de Champoux, le long de l’A36. Les forces de l’ordre venaient des 3 pelotons motocyclistes du Doubs : Villars-sous-Écot, École-Valentin et Pontarlier.
Sensibiliser plutôt que sanctionner
L’opération consistait à relever en amont des infractions à la vitesse par radar mobile. Les motards de la gendarmerie escortaient les contrevenants jusqu’à l’aire de repos de Champoux. Après un contrôle d’identité et les documents du véhicule, si l’automobiliste avait été contrôlé pour un dépassement inférieur à 20 km/h, il lui était proposé une alternative à la contravention.

L’automobiliste devait alors passer sur les différents stands de la Sécurité Routière, de l’association française des traumatisés crâniens, des agents de la société d’autoroute APRR, de la DIR Est et de la Prévention Routière. Après des tests et explications sur les dangers de la route, l’automobiliste devait remettre au gendarme la preuve qu’il était passé dans chaque stand avant de récupérer ses papiers et reprendre le chemin de ses vacances.
45 infractions en quatre heures
Toutefois, certaines infractions entraînaient inévitablement une sanction : véhicule en mauvais état, contrôle technique dépassé, permis de conduire suspendu ou grand excès de vitesse, usage du téléphone au volant, il n’y avait pas de passe-droits ! Sur la durée de l’opération menée entre 10h et 14h sur l’A36, les gendarmes ont relevés 45 infractions dont 21 pour des vitesses excessives. 12 infractions sur des dépassements de vitesse inférieurs à 20 km/h ont fait l’objet d’une alternative à l’amende.
Les gendarmes et les contrôleurs routiers de la DREAL ont sanctionné des usages du téléphone au volant, des surpoids et un défaut de feux stop. Un poids-lourd conduit par un conducteur ukrainien a fait l’objet d’une très forte amende de la DREAL pour non-respect des temps de conduite, de repos et de la réglementation européenne.
« Remettre le volant au milieu de la voiture ». C’est par cette boutade qu’un automobiliste a commenté son interpellation. « En étant arrêté, j’ai pris conscience que nous ne faisons pas assez attention au quotidien dans notre conduite ». Si l’alcool et la vitesse sont les deux causes principales de la mortalité routière, le manque de vigilance et les « distracteurs » continuent de créer les conditions de l’accident.
« Ne pas relâcher la pression »
Jennifer Rousselle, directrice de Cabinet du Préfet du Doubs, était présente le 5 juillet aux côtés du colonel James, commandant le groupement de gendarmerie du Doubs. « L’année 2025 est une mauvaise année en matière de mortalité routière. Nous avons enregistré 15 décès depuis le mois de janvier contre 5 pour la même période en 2024 ». La gendarmerie a également dressé plus de contraventions en 2025, soulignait le colonel James.
Cette hausse est également ressentie sur les derniers mois de manière générale en France Métropolitaine. Dans son relevé de mai 2025, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) estime que 276 personnes sont décédées sur les routes, contre 242 en mai 2024, soit une hausse de +14 %. La mortalité augmente pour les usagers de deux-roues motorisé (+19 tués) et les automobilistes (+5 tués). La mortalité augmente majoritairement pour les 25-64 ans (+30 tués). Le nombre de tués augmente sur tous les réseaux routiers, hors agglomération (+16 tués), en agglomération (+12 tués) et sur autoroute (+6 tués).
À l’inverse, sur les douze derniers mois entre mai 2024 et mai 2025, la mortalité est en baisse de -4 %, et en baisse de -3 % par rapport à l’année 2019, année prise comme référence pour la décennie 2020-2030. L’opération Civil’Été vise aussi à maintenir cette statistique « positivement négative » alors que la période estivale est la plus dangereuse.

« Réseau départemental ou autoroutier, nous verbalisons de plus en plus l’usage du téléphone. Malgré les dispositifs Bluetooth, les automobilistes prennent leur téléphone pour envoyer des SMS. C’est une catastrophe en matière de sécurité routière » précisait le Major Astié.
La voiture des 10 erreurs
La Sécurité Routière proposait un quizz pour identifier les comportements à risque. Une leçon utile pour les automobilistes sur les contrôles à effectuer avant de prendre le volant : rétroviseurs, ceinture de sécurité, bagages sur la plage arrière, siège bébé non homologué…
L’opération « Civil’été » était globalement bien perçue par les automobilistes. Pour autant, « nous allons poursuivre et augmenter les contrôles routiers…sans alternative à la sanction » a conclu le colonel Lionel James.