44 actions sur les aspects de la vie quotidienne
La mise en œuvre de ces actions nécessite un déploiement opérationnel au plus près des territoires. Les actions énumérées sont portées par les acteurs locaux qu’il convient de soutenir.
Le forum territorial de la COP dans le Doubs le 10 juillet réunissait environ une centaine de personnes appartenant aux services de l’État (DDT – DREAL – ONF), des élus locaux, de la Région et des partenaires (Agences d’urbanisme, collectivités, acteurs économiques, chambres consulaires, monde de la recherche, associations…).
« Ne risquons pas d’être comme des grenouilles dans l’eau chaude ». Nicolas Onimus, Sous-préfet de l’arrondissement de Pontarlier a utilisé cette fable d’une grenouille dans une casserole d’eau tiède. La température montait petit à petit et elle ne s’en inquiétait pas…jusqu’au point de non-retour. « Il est essentiel de prendre les décisions avant qu’il soit trop tard, c’est tout le sens des 44 actions territoriales proposées au niveau de chaque territoire ».
Six actions emblématiques dans le Doubs
Elles portent sur les énergies renouvelables, les bio déchets, la destination des friches, l’alimentation, l’eau et les aires protégées. Océane Lachaussée, Directrice de la planification à la DREAL Bourgogne Franche-Comté, a soufflé le froid (malgré la canicule) pour évoquer les leviers de décarbonation dans la région : comment se nourrir, comment se déplacer, comment se chauffer, comment mieux produire et mieux consommer…des leviers difficiles à mettre en œuvre.
L’adaptation au changement climatique, une réalité
La hausse de la température moyenne en France est de 1,7° depuis 1900. 9 des 10 années les plus chaudes ont été enregistrées après 2010. On recense 2 300 espèces menacées sur les 12 500 espèces évaluées en France.
L’augmentation moyenne des températures devait situer la France à +4° en 2100, soit la température de Bilbao pour Lille, celle de Séville pour Marseille et celle de Rome à Lyon.
10 500 kilos-tonnes de CO² à économiser d’ici 2030
Les efforts sont déjà entrepris mais l’avancée constatée est seulement de 17%. L’ensemble des secteurs y concourt à l’exception du transport de marchandises qui continue à régresser, dû en grande partie au développement du e-commerce et des livraisons à domicile. « Nous avons chacun notre part de responsabilité » a souligné Laurent Kompf, Directeur départemental adjoint à la DDT du Doubs.
Ressources en eau et biodiversité
Six territoires ruraux ont signé des paiements pour services environnementaux entre la DDT et les exploitants agricoles et 10 projets de territoire pour la gestion de l’eau ont été initiés en 2024. La dynamique est positive du côté des agriculteurs et la production de lait à Comté pourrait même diminuer. Le cahier des charges des AOP (Comté, Morbier, Mont d’Or) interdit l’épandage des boues sur tout le périmètre concerné. Stéphane Sauce, élu au conseil d’administration de la Chambre d’Agriculture en a profité pour honorer « le bon sens paysan. Les agriculteurs ont leur territoire chevillé au corps. Le préservation des espaces naturels et des ressources en eau sont des objectifs vitaux pour une profession qui nourrit la planète ».
86% des aires d’alimentation de captage en eau potable sont désormais protégées et on note une réduction de 5% des prélèvements entre 2019 et 2022.
370 000 m² ont été désimperméabilisés dans la région et 550 km de cours d’eau restaurés entre 2019 et 2023.
Développement des énergies renouvelables par l’autoconsommation collective
Yoann Rossignol (Enedis) a présenté les leviers d’action sur l’économie d’énergie rendue possible par la pose de cellules photovoltaïques sur les bâtiments communaux (mairies, crèches, écoles, bibliothèques…). 82 opérations sont actives en Bourgogne Franche-Comté. La DDT, avec le concours d’ENEDIS, devrait organiser en novembre prochain une réunion d’information à destination des élus et techniciens des collectivités locales.
Le Grand Tétras en danger
Ce coq de bruyère, particulièrement sensible à son environnement, compte 60 individus dans le Doubs. L’ONF souhaite 2000 ha à protéger, particulièrement entre décembre et juin (période des amours et de la nidification). Pour Jean-Luc Felder de l’ONF, cette espèce menacée compte environ 400 individus dans le massif jurassien et 4000 dans les Pyrénées. Côté suisse, le Grand Tétras compte également 400 individus. Protéger les massifs est donc impératif pour garantir la pérennité de l’espèce au travers d’un arrêté de protection du biotope.
Les deux heures d’échanges avec les élus locaux ont donc porté sur le logement, le transport, l’alimentation (loi Egalim), la production industrielle, la consommation et la biodiversité. Ce forum a fait la part belle aux actions concrètes, démontrant que « le niveau départemental est celui de l’action ».
