
Le Château de Joux est un des joyaux historiques du Haut-Doubs. Ce bâtiment, classé aux Monuments Historiques en totalité depuis 1996, surplombe la Cluse-et-Mijoux. Mais depuis
fin juin, les échafaudages ont encerclé deux de ses tours : celle de l’Horloge et celle Mirabeau. Un chantier d’ampleur qui s’élève à 393 000€ TTC, soutenu par la CCGP et
obtenant 62% de subventions de la DRAC, de la Région. Quelques mécènes y participent,
notamment Dassault Patrimoine . Des travaux sur les charpentes afin d’en assurer la
pérennité et leur donner une liaison. « Les deux charpentes étaient dans un état catastrophique. Les derniers travaux datent de 1970. Les tours sont très exposées aux
intempéries, en étant plein sud, avec des vents considérables. On vient s’assurer qu’il n’y ait pas de dégât des eaux. Les charpentes sont un élément essentiel de la maçonnerie, c’est important d’en assurer l’étanchéité », souligne Valentin Métral, chargé de travaux Patrimoine Historique.
Respecter le savoir-faire
La Tour Mirabeau date de la fin du XVe siècle. « Elle explose en 1616, un dépôt de
munitions ayant pris la foudre. En 1775, elle va brûler, des suites d’un incendie provoqué
aussi par la foudre. La charpente est reconstruite en 1778 ». Depuis, la moitié de la pièce
centrale a pourri « du fait de l’attaque sur les bois, de la pourriture suite aux infiltrations ou
alors d’un bois coupé au mauvais moment ». Pour la restaurer, les équipes reprennent le
bois d’origine : sapins et épicéas. « On prend donc du bois local, de proximité. On essaie de
respecter le savoir-faire de l’époque ».

La Tour de l’Horloge figure dans les plus anciens documents du site. « L’horloge est un
élément majeur, marquant et utile qui va rythmer la vie des soldats de garnison. La
charpente a été reconstruite en 1840. Plusieurs pièces sont altérées sur la partie haute. La
faîtière (qui relie les deux charpentes) va être complètement changée. Le clocheton sera
consolidé à sa base. Au XIXe siècle, ils étaient très optimistes sur son assemblage ».
Penser sur le long terme
« Quand on travaille sur des monuments historiques, on essaie de conserver au maximum les matériaux d’origine. 25% de la couverture d’origine est réutilisée, un certain nombre de tuiles proviennent de l’ancienne tuilerie installée au pied du château (Tuilerie-Briqueterie mécanique de la “Gauffre” rachetée par Jules Cominardi, ndlr). On a apporté 75% de nouvelles tuiles ».
Le chantier devrait durer jusqu’à début octobre et réunit plusieurs entreprises locales :
Bertrand Construction Bois, entreprise Jacquet, Prêtres et Fils, entreprise Junier. « On vient
redonner de la cohérence à la charpente et l’objectif est aussi de penser sur le long terme.
On intègre des moyens pour faciliter l’entretien et ainsi assurer la pérennité de l’ouvrage »,
conclut Valentin Métral. D’importants travaux avaient déjà été achevés en 2022 sur la porte
d’honneur, le pont dormant et le pont-levis. Ces rénovations du Château de Joux font partie
d’un programme plus vaste, “Renaissance”, développé sur une dizaine d’années.