Doubs. Sécurité routière : sensibilisation aux dangers liés à la prise de médicaments dans les pharmacies

La préfecture du Doubs lance une campagne de prévention dans 40 pharmacies du département pour sensibiliser aux dangers de la conduite après la prise de médicaments. Entre 3 % et 4 % des accidents sont liés à la consommation de médicaments.

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Nathalie Valleix, Olivier Tissot et Jennifer Rousselle
Virginie Lemaire, Olivier Tissot et Jennifer Rousselle © Hippolyte Sanseigne

La préfecture du Doubs a lancé, ce vendredi 24 octobre, une campagne de sensibilisation sur les dangers de la conduite après la prise de médicaments. Pendant un mois, plus de 20 000 sacs seront distribués aux clients de 40 pharmacies du département.

Selon la Sécurité routière, entre 3 et 4 % des accidents de la route en France sont liés à la consommation de médicaments. « L’objectif est de sensibiliser tous les publics », précise Jennifer Rousselle, directrice de cabinet du préfet du Doubs.

À la sortie de la pharmacie, Valérie vient de récupérer un médicament classé niveau 3 et salue l’initiative : « c’est très bien de faire de la prévention. Beaucoup ne se rendent pas compte des risques ».

Plus de 20 000 sacs seront distribués.
© Hippolyte Sanseigne

Adapter sa prise de médicaments

Certains médicaments peuvent entraîner de la somnolence, des troubles de l’attention ou une altération de la vision. Pour alerter les usagers, les boîtes de médicaments comportent un pictogramme allant du niveau 1 (Soyez prudent) au niveau 3 (Attention danger). Des niveaux théoriques, puisque « chaque patient réagit différemment face à un traitement », rappelle Olivier Tissot, pharmacien à la pharmacie Lafayette des Tilleroyes.

Les médicaments de niveau 2, comme la codéine, certains antalgiques ou sirops pour la toux, requièrent l’avis d’un professionnel de santé. Les médicaments de niveau 3 (somnifères, anxiolytiques, antidépresseurs, etc.), rendent la conduite formellement déconseillée.

Environ 5 % des médicaments sont classés en risque de niveau 3. Une cliente sort de la pharmacie avec un Donormyl, somnifère à base de doxylamine : « à ma connaissance, il s’agit du seul somnifère de niveau 3 disponible sans ordonnance », souligne le pharmacien.

La prise du médicament de niveau 3 rend la conduite dangereuse © Hippolyte Sanseigne

« Il faut adapter son traitement à son rythme de vie. Si un médicament provoque de la somnolence, il faut le prendre le soir. De plus, certains médicaments peuvent avoir des effets de longue durée jusqu’au lendemain matin », conseille le professionnel de santé. Son rôle est d’aiguiller le patient sur ses habitudes de consommation : « c’est plus délicat pour les traitements chroniques que les patients prennent depuis longtemps et dont ils ne peuvent se passer », reconnaît-il.

Ces pictogrammes peuvent également être utilisés, par exemple par le service de la médecine du travail, comme repère afin d’évaluer l’aptitude d’un salarié à occuper un poste à risque.

24 décès sur les routes 

La campagne axée sur la prise de médicaments aborde également les bases d’une conduite sûre : une bonne vision et une bonne audition.

La situation s’est dégradée dans le Doubs : « 24 personnes sont décédées cette année contre 17 l’an passé. Plus globalement on remarque une augmentation de 20 % des accidents de la route ».

Depuis le début d’année 2025, 85 000 contrôles routiers ce sont effectués dans le département : « Nous devons agir sur tous les fronts. Au volant, il faut être en pleine possession de ses moyens », conclut Jennifer Rousselle.