Dix ans après le concert en plein air de David Gilmour, le mythique guitariste de Pink Floyd, la Saline royale récidive. Hubert Tassy a réussi le tour de force de faire venir dans la ruralité comtoise deux figures de la scène musicale internationale : Sting et Gims.
En s’associant dans ces superproductions avec Please Please Familyy, l’équipe de la Saline royale fait appel à de vrais professionnels de l’événementiel musical, qu’il s’agisse de Christian Allex, l’ancien directeur artistique des Eurockéennes qui cumule plus de 30 ans d’organisation de festivals, de Vivien Becle et d’Hamid Asseila, le patron de NG Productions et ses 20 années dans l’univers du spectacle.
Côté évènements musicaux, la Saline royale avait changé de braquet en 2016
Hubert Tassy s’en souvient. « Le concert exceptionnel de David Gilmour en 2016 avait attiré 20 000 spectateurs, une prouesse pour le site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ». Dans le monde artistique, cet exploit de programmation loin des grands centres urbains avait suscité des envies auprès de nombreux artistes. Après le succès rencontré en 2016, Hubert Tassy et son équipe voulaient renouveler l’opération avec de grandes têtes d’affiche. Des contacts avaient été noués puis abandonnés lors de l’épisode Covid. « Nous avions gardé la volonté d’inviter des artistes internationaux à se produire au centre du demi-cercle imaginé par Claude-Nicolas Ledoux ».
Le succès du concert de David Gilmour et l’écrin exceptionnel de la Saline royale ont fini par convaincre Sting, l’ancien chanteur et bassiste du groupe Police dont le succès planétaire a duré 30 ans, de signer pour un concert unique à la Saline royale le dimanche 26 juillet 2026.
Une concurrence avec les festivals régionaux ?
Nicolas Combes, le directeur adjoint de la Saline royale et Hamid Asseila co-gérant de Please Please Familyy, ont répondu au début de polémique suscité par cet événement qui viendrait bousculer la réussite des programmations régionales du festival de La Paille, des salles de musiques actuelles (SMAC) comme le Moloco à Montbéliard ou la Rodia à Besançon.
« Premièrement, nous avions prévenu longtemps à l’avance l’organisateur du Festival de la Paille de notre volonté d’organiser un concert unique de grande ampleur à la Saline » précise Nicolas Combes. La Paille, dans un communiqué, explique qu’ils ont été « informés de leur initiative quelques semaines auparavant mais sans aucune concertation préalable avec nos équipes ». « Faire venir à Arc-et-Senans une tête d’affiche comme Sting en pleine période de concerts en Europe n’a pas été une mince affaire. Avec Christian (Allex), nous avons utilisé nos réseaux pour finalement le convaincre de venir. Mais le calendrier était contraint, Sting n’était potentiellement disponible que le dimanche 26 juillet. La date n’a pas été choisie pour nuire à tel ou tel événement régional », poursuit Nicolas Combes.
Autre sujet de tension « nous aurions empêché No Logo de prendre ses quartiers à la Saline ». Nicolas Combes et Hubert Tassy ont rappelé avoir rencontré les organisateurs de No Logo. « Nous avions des consignes de sécurité (notamment l’augmentation d’issues de secours) nécessitant un surcoût budgétaire. No Logo n’a jamais fait de contre-proposition et nous avons appris par la presse que le festival avait choisi Ornans ».
Des risques partagés à 50/50
Le budget de la Saline est réparti pour 30% de financement public des partenaires (département du Doubs, département du Jura, Grand Besançon Métropole, Grand Dole, Conseil régional, État et collectivités locales de Salins-les-Bains et Arc-et-Senans). Son rôle est dédié à la préservation et l’entretien de ce patrimoine architectural unique.
« 70% du budget provient des activités commerciales de la Saline. De nombreux sites patrimoniaux regardent et nous interrogent avec envie sur notre modèle économique. Grâce aux activités commerciales de la Saline (hôtellerie, librairies, privatisation de salles….) nous avons créé 10 emplois de plus en 10 ans à la Saline, sans que cela coûte un euro aux contribuables. Pour cet événement majeur de l’été 2026, aucun argent public n’est sollicité. Nous investissons sur nos fonds propres ». Nicolas Combes souligne en outre que les activités de visite du site ne seront pas altérées, de même que le mois d’août 2026 consacré aux concerts de l’Orchestre français des Jeunes.
« Rien n’est jamais sûr dans le milieu musical » font remarquer les deux organisateurs (Saline royale et Please Please Familyy). « Nous partageons les risques à 50/50 comme nous partagerons les gains dans les mêmes proportions ».
25 000 billets pré vendus
S’ils n’ont pas dévoilé le budget de cette opération, ils assurent que 25 000 billets ont déjà été vendus en quelques jours pour les deux concerts 7 mois avant l’événement. « Un chiffre très prometteur », souligne Christian Allex. Les billets pour le concert de Gims le samedi sont à 69€ et 89€. Pour le concert de Sting le dimanche, les billets sont à 89€ et 129€.
En début d’année 2026, on en saura plus sur les solutions logistiques (fluidité de la circulation, capacité des parkings, navettes ferroviaires, hébergement…) pour accueillir 40 000 personnes en deux jours.
