Le Plan Alimentaire Territorial (PAT) de la Ligne des Horlogers poursuit son émergence. Labellisé en février 2024, ce projet collectif porté par la Communauté de communes des Portes du Haut-Doubs, le Parc naturel régional du Doubs Horloger et la Chambre interdépartementale d’Agriculture Doubs–Territoire de Belfort vise à renforcer la souveraineté alimentaire sur le territoire.
Le plan d’action s’étend sur un vaste périmètre de 154 communes : de Morteau à Bouclans jusqu’à Brémoncourt. Jeudi 4 décembre, un séminaire de restitution du diagnostic territorial s’est tenu à Orchamps-Vennes en présence d’agriculteurs, d’élus, de restaurateurs ou encore d’associations. Cette étape a permis de partager les constats issus d’une année de travaux menés au sein de quatre groupes thématiques : foncier agricole, économie alimentaire, accès à l’alimentation pour tous et restauration hors domicile.
Une analyse poussée du terrain
Au cours de cette matinée, les grands enseignements du diagnostic ont été exposés. Sur le foncier agricole, la dynamique de consommation des terres reste une préoccupation malgré une bonne transmission des exploitations laitières, essentielles dans un territoire où 86 % des surfaces agricoles sont des prairies dédiées à la production de lait.
Le PAT se concentre également sur la restauration collective : si 93 % des cantines appliquent déjà la mise en place de repas végétariens dans le cadre de la loi Egalim, seulement 40 % respectent les exigences en termes de la qualité des produits.
En ce qui concerne la lutte contre le gaspillage alimentaire : « Il faut mettre en place un système de suivi, des pesées régulières, et des temps d’action dans les cantines », souligne Leïla Calmet, chargée de mission alimentation au Parc naturel régional du Doubs Horloger. Côté précarité alimentaire, le territoire conserve une bonne couverture de dispositifs d’aide, mais fait face à une baisse des bénévoles et des dons.
Enfin, l’économie alimentaire locale révèle que 65 % des consommateurs font majoritairement leurs courses en grande ou moyenne surface, et que les points de vente de proximité restent limités, en dehors des fromageries. Le plan d’action entend rendre l’offre existante plus visible et développer de nouveau points de vente, pour pousser à la consommation locale.
Une vingtaine d’actions
La seconde partie du séminaire était consacrée à la priorisation des futures actions du PAT. Une vingtaine de pistes ont émergé entre communication, structuration de filières ou encore expérimentations autour de projets innovants.
« L’objectif, c’est vraiment de fédérer des acteurs pour être plus forts ensemble et répondre aux besoins du territoire », souligne Leïla Calmet. Les acteurs vont désormais rédiger les fiches d’actions, qui serviront à finaliser d’ici deux ans la stratégie du PAT avant son passage en phase opérationnelle dès 2027, jusqu’en 2031.






























