Besançon : Déçue, La France Insoumise veut unir pour provoquer « un troisième tour »

Une semaine après le second tour de l’élection présidentielle et la réélection d’Emmanuel Macron, la France Insoumise compte sur les élections législatives pour imposer sa vision au futur gouvernement. A Besançon, les résultats du premier tour nourrissent des espoirs. Les noms des candidats seront connus dans la semaine.

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A Besançon, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête avec 32% des suffrages au 1er tour. Le fruit d'un travail de terrain selon Marc Paulin.

Dimanche 10 avril, le résultat du premier tour des élections présidentielles tombe. Jean-Luc Mélenchon arrive en troisième position avec 21,95% des suffrages.

Au sein de l’antenne locale de La France Insoumise, les mines sont déconfites. Cinq années de plus sans gauche. A quelques 420 000 voix de Marine Le Pen, le résultat est d’autant plus dur à encaisser. La colère envahit certains. Jadot, Roussel, Hidalgo sont pointés du doigt. « On en veut beaucoup aux porte-paroles de chaque parti qui ont beaucoup tapé sur LFI pendant cette campagne en n’hésitant pas à raconter des c*** parfois… Les militants de terrain c’est tout autre chose. Chacun est libre de choisir tant que les débats sont réglos’ », explique Marc Paulin.

L’autocritique est plus compliquée. Si les « petits candidats » ont freiné l’Union Populaire, Jean-Luc Mélenchon enregistre un troisième revers et il faut revenir 20 ans en arrière pour trouver une abstention aussi forte que lors du 10 avril dernier.

De son côté l’infirmier du CHU Jean Minjoz a rejoint le parti en 2017, essuyant un second échec. La semaine de l’entre-deux tour a été l’occasion de répéter sur le terrain la phrase du candidat LFI : pas une voix à Marine Le Pen. « En respectant cette règle, il ne devrait pas y avoir de problèmes. », glisse Marc Paulin.

Une ligne qui semble avoir été suivie partiellement. Réélu avec près de 58,5% des suffrages soit près de 18,8 millions d’électeurs, Emmanuel Macron remporte un second tour marqué par près de 28% d’abstentions et une montée de l’extrême droite qui ne cesse de s’accroître.

Un ou deux candidats sur Besançon ?

La France Insoumise mise désormais sur les élections législatives en juin prochain. Un maximum d’élus pour obliger Emmanuel Macron à une cohabitation forcée avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre. Un plan annoncé dès le soir de sa troisième défaite lors d’une élection présidentielle.

Officiellement, le bureau national donnera ses directives cette semaine pour savoir combien de candidats seront présents dans le Doubs. La 1ère circonscription, celle de Besançon Ouest et Planoise, reste la priorité. Séverine Veziès devrait être la candidate.

Pour la seconde, le débat est ouvert. Marc Paulin pourrait être candidat, en tout cas il veut y aller. Dans une circonscription où Éric Alauzet, candidat sortant et investit par LREM reste le favori, l’infirmier du CHU Jean Minjoz compte surfer sur le score inespéré de son candidat à Besançon. « On ne pensait pas faire 1 électeur sur 3. Ça montre que les électeurs sont attentifs à notre programme et à la volonté de protéger les droits sociaux en France. Les deux années passées nous (NDLR : Lui et Laurent Thines, chef de neurochirurgie au CHU de Minjoz) ont mis en avant par rapport à nos combats mais tous les militants LFI ont travaillé dur sur le terrain. »

Prudents, une seconde partie des militants veut « sécuriser » un seul territoire. L’antenne locale prête aussi une oreille attentive à Stéphane Ravacley dont la récente candidature au nom de la société civile fait beaucoup réagir. Reste à savoir si LFI fera cavalier seul ou parviendra à rassembler.

Au niveau national les négociations autour d’une union populaire des partis de gauche traînent. Une question financière aussi puisque chaque vote aux législatives finance le parti pendant cinq ans. Une réflexion dans une période où EELV n’a pas encore totalement remboursé ses frais de campagne présidentielle. La personnalité de Jean-Luc Mélenchon divise et la radicalité du programme LFI sur certains points a même poussé Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du Parti socialiste à parler de reddition plutôt que de coalition.

L’union populaire apparaît encore fébrile et reste plus que jamais déterminante.

Martin Saussard