Besançon. Peu de monde présent à l’hommage aux Harkis

Le 25 septembre, sur l’esplanade des Glacis à Besançon, la cérémonie officielle annuelle a rendu hommage aux Harkis, ces supplétifs algériens de l’armée française qui avaient choisi la France au moment de la guerre d’Algérie.

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cérémonie officielle sur l'esplanade des Glacis
Nathalie Valleix Secrétaire générale de la préfecture du Doubs, présidait la cérémonie d'hommage aux Harkis le 25 septembre sur l'esplanade des Glacis à Besançon ©YQ

Cette journée du 25 septembre instaurée en mars 2003 à l’égard des 250 000 français musulmans d’Algérie, a été fixée en référence au discours de Jacques Chirac le 25 septembre 2001 reconnaissant officiellement la dette de la France vis-à-vis des Harkis.

Nathalie Valleix Secrétaire générale de la préfecture du Doubs a lu un texte de Patricia Miralles Ministre des Anciens Combattants lors de la journée nationale d’hommage aux Harkis ©YQ

Une dette de la France, peu partagée par la population. Bien peu de public ce 25 septembre sur l’esplanade des Glacis pour l’histoire « de l’abandon de ces dizaines de milliers de français musulmans des deux côtés de la méditerranée » comme le rappelle le courrier de Patricia Miralles, ministre des anciens combattants, lu par Nathalie Valleix Secrétaire générale de la Préfecture du Doubs. Des élus simplement représentés…une cérémonie de seconde zone ? Anne Vignot la maire de Besançon par Nicolas Bodin, Jérôme Durain Président de la Région par Christian Morel, Christine Bouquin Présidente du département du Doubs par Michel Viennet…

Les tapis de Lodève

A Rivesaltes, Lodève ou dans le Larzac, cette communauté de Français d’Algérie a été parquée comme des reclus dont personne ne voulait voir l’existence. Parmi ceux-ci, les femmes musulmanes ont joué un rôle important de pilier, notamment ces licières, expertes dans la fabrication de tapis. Femmes, sœurs ou filles de Harkis, elles ont redonné un nouveau souffle à la petite ville de Lodève dans l’Hérault. A partir de 1964, elles y ont fabriqué des tapis exceptionnels pour le Mobilier national.

Français ils étaient, français ils sont restés alors qu’une grande partie de ces Harkis et leur famille ont été abandonné par la France et torturés et égorgés par le FLN, la France mettant un voile pudique sur ces atrocités.

Une blessure de l’histoire française

Pour la journée nationale d’hommage aux Harkis le 25 septembre, bien peu de public était présent et les autorités civiles (Région, Département, Ville de Besançon) étaient représentées par des « supplétifs » ©YQ

60 ans après, l’histoire reste douloureuse pour les enfants et petits-enfants de ces soldats français nés dans un département français et ayant choisi « de ne pas trahir la France ». « Cet exil brutal » est une plaie qui n’est pas refermée. Chaque année, le 25 septembre, il est essentiel de se souvenir de ces femmes et ces hommes de courage.

Billet d’humeur :
La France a, plus récemment encore, oublié aussi les Afghans ayant choisi d’aider l’armée française contre le régime des Talibans. Eux aussi ont été oubliés dans le chaos du départ de Kaboul en 2012, laissés aux exactions des Talibans. La France manque de mémoire envers ceux qui ont l’ont défendu.

Yves Quemeneur