Pour la plupart des Francs-Comtois, philosophie rime avec les discours d’Emmanuel Kant et de Friedrich Nietzsche. Alors, quand il est question de faire philosopher des enfants de primaire de Besançon, beaucoup comprennent difficilement la démarche. Et pourtant, le sens est là !


Philosopher pour s’améliorer

Ancienne professeure de philosophie au lycée, Laurence Bouchet développe depuis une dizaine d’années une approche de la philosophie différente de la philosophie académique. « C’est trop tard la terminale pour apprendre à philosopher ! », déplore-t-elle. Elle cherche à initier des questions philosophiques chez des jeunes élèves dès l’école primaire. « Faut-il toujours être gentil avec ses copains ? », « grandir, c’est quoi ? », « qu’est-ce que la méchanceté ? », autant de sujets pour inviter les enfants à développer des arguments, justifier leurs idées et écouter leurs camarades. Tout un panel de réflexions est possible. « Les enfants, je les fais discuter sur l’amitié, sur les peurs… Tout à l’heure, nous avons parlé de la confiance en soi », poursuit-elle. Un de ses buts est de pousser les enfants à prendre conscience de leur propre fonctionnement. « C’est le « Connais-toi toi-même » de Socrate », résume-t-elle. Éduquer par la philosophie. « Cela revient à la philosophie telle qu’elle se pratiquait durant l’Antiquité, chez les stoïciens. Ce n’est pas juste des discours, c’est aussi un travail sur notre façon d’être. La philosophie nous invite à nous améliorer », précise la philosophe, avant d’ajouter ; « Des parents peuvent être étonnés par la qualité de réflexion de leurs enfants. »

« Le projet Philomobile s’intègre au projet transversal « Autour des mots », coordonné par le Département Éducation de la Ville de Besançon », conclut la ville.