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C’est désormais le nom que portera l’abri de nuit des Glacis. Disposant de 30 places pour hommes, il est ouvert toute l’année, chaque jour à partir de 17h jusqu’au petit matin. Le centre, dépendant du CCAS de Besançon, est animé par 4 veilleurs de nuit. Il a accueilli en 2024 314 personnes, représentant près de 9 500 nuitées.
Mettre à l’abri les accidentés de la vie
L’un des objectifs du CCAS au travers de l’abri de nuit, est d’offrir une étape intermédiaire dans la reconstruction des personnes à la rue.
Le documentaire « Sans toit ni choix » réalisé par David Perrot et Stéphane Bonnotte avait retracé en 2020, la réalité du parcours chaotique de 4 SDF bisontins. Parmi ceux-ci, Jacques Mathey héritier d’une grande famille de notables bisontins. « Celui qui était né avec une cuillère en or dans la bouche », attiré par les lumières d’une vie facile, la passion amoureuse et les paradis artificiels, a tout perdu jusqu’à coucher dans la rue. L’abri de nuit a été pour lui l’opportunité de se reconstruire, d’obtenir un logement à l’Agora, une résidence sociale et finalement peut-être obtenir pour cet homme de 74 ans, une place en Ehpad. Le cas de Jacques est exemplaire du travail du CCAS dans l’accueil dans un abri d’urgence et de l’accompagnement dans le travail de reconstruction. Les travailleurs sociaux qui aident ces SDF ne jugent pas. Ils tentent, en offrant un toit pour un jour ou une semaine, voire plus, de les accompagner vers une vie normale.
Un hommage naturel à Marguerite Vieille-Marchiset
Celle qui fut la 1ère femme adjointe de Robert Schwint, est à l’initiative de la création en 1985 de l’abri des Glacis. Élue au conseil municipal de 1977 à 1995, militante socialiste, elle a présidé le CCAS dans le souci d’un service public à dimension sociale. Aux côtés de Paulette Guinchard, elle s’est engagée dans la mise en place locale du RMI. Marie-Guite Dufay, la Présidente de Région, l’a longtemps côtoyée « Paulette et Marguerite étaient très complices. A l’époque, elles faisaient front dans un conseil municipal où elles étaient les seules femmes ». Il était donc naturel que la Ville de Besançon lui rende hommage en donnant à cet abri de nuit, le nom de celle qui en fut à l’origine, « une injustice réparée » a souligné Anne Vignot.