Besançon Planoise : Cité éducative et Eco quartier

Le conseil municipal de Besançon du 3 novembre comportait deux délibérations importantes pour l’avenir de ce quartier sensible de Besançon. Il s’agissait de proroger la convention relative à la cité éducative d’une part et de labelliser en « Eco quartier » tout le périmètre de Planoise, en corrélation avec la rénovation urbaine en cours.

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Pascale Billerey, Conseillère déléguée au projet éducatif, Lorine Gagliolo, Conseillère déléguée à l'éco quartier de Planoise, Anne Vignot, Maire de Besançon, Yannick Poujet, Conseiller délégué au quartier de Planoise et Kevin Bertagnoli, adjoint à la démocratie participative, au cours de la présentation des rapports discutés au conseil municipal de Besançon le 3 novembre 2022 ©YQ
Cité éducative pour promouvoir le rôle de l’école

En 2019, l’Etat a labellisé 80 cités éducatives dont celle de Planoise. La cité éducative vise à « coproduire de l’éducation et assurer une meilleure coordination des dispositifs existants (REP+, ANRU et Contrat de Ville) ».

Pour Yannick Poujet, conseiller délégué au quartier de Planoise, « il s’agit d’apporter une autre image de Planoise, un quartier riche de ses habitants ». Dans le programme, le travail sur la parentalité est important comme celui associant culture et sport au travers d’une nouvelle association créée à l’initiative d’enseignants du quartier « Bouge + ». Cette association propose aux élèves du REP+ des activités sportives dans le temps de classe et en périscolaire. Si la nouvelle association poursuit un but très louable, la lecture de sa page Facebook peut parfois étonner…comme le commentaire élogieux d’une enseignante sur le post d’un élève de CM2 « J’ai bien aimer d’avoir fait l’atelier cinéma » ou « aujourd’hui j’ai passais un bon moment… » Vocabulaire et grammaire sont-ils devenus des matières facultatives ?

La convention cadre qui a fait l’objet d’une délibération du conseil municipal engage la Ville de Besançon sur le co-financement d’un poste de chef de projet, l’accompagnement des parcours  culturels et le programme de réussite éducative. Les actions déjà engagées ont porté sur l’hygiène, la citoyenneté, l’éducation aux médias et à l’information…, l’environnement ou encore le parrainage de jeunes en suivi judiciaire par des habitants bénévoles de Planoise. Enfin, le projet d’internat d’excellence se construit en lien avec la préfecture, le rectorat et le département permettant la mise à disposition de places d’internat hors Besançon pour sortir certains jeunes du quartier.

Planoise va devenir un Eco quartier

La délibération prise en conseil municipal inscrit Planoise dans la démarche du label Eco quartier. Une partie importante du quartier va « recomposer la ville sur elle-même pour répondre aux enjeux de maîtrise de son expansion et restaurer la qualité urbaine… »

La démarche vertueuse est particulière. D’une façon générale, on  construit un Eco quartier neuf comme à Vauban, aux Vaîtes ou à la Viotte. Pour Planoise, il s’agit d’adapter un quartier existant aux impératifs écologiques. C’est ainsi que pourra s’insérer dans le quartier une « ferme urbaine » à la fois outil pédagogique et ressource alimentaire de proximité pour les habitants.

Le label Eco quartier accompagne les projets sur plusieurs années, toutefois sans calendrier précis.

La mutation du quartier de Planoise, au travers du Programme de Rénovation Urbaine, passe enfin par la modernisation d’équipements et espaces publics et des centres commerciaux. Planoise veut être « quartier d’excellence numérique » par la création d’une coopérative numérique, une inclusion pour les personnes éloignées du numérique et la formation aux nouveaux métiers du métaverse.

Les deux délibérations, votées à l’unanimité, ont suscité peu de commentaires sinon un échange lunaire entre Laurent Croizier (Modem) et Carine Michel (PS). Le nouveau député interpellait la municipalité sur l’insalubrité de certains immeubles de Planoise « j’ai rencontré une femme seule avec deux enfants. Ils vivent au milieu des rats, sans chauffage et sans eau, c’est intolérable ! » Et Carine Michel, par ailleurs présidente de Loge.GBM le bailleur social en accusation, de répondre « cette personne a refusé 16 propositions de logement pour quitter un immeuble qui va être déconstruit. Nous lui avons trouvé un chauffage de substitution…comment relancer une chaudière dans un immeuble qui doit être détruit ». En l’espèce, Laurent Croizier avait repris le rôle d’opposant assumé normalement par Ludovic Fagaut, absent pour cause de vacances.

Yves Quemeneur