Grand Besançon. Pour Anne Vignot : l’aménagement urbain entre « dans sa phase opérationnelle »

La municipalité organisait lundi 2 juin un point d’étape sur les différents aménagements urbains à Besançon, afin de répondre à la nécessaire question du logement. Une conférence aux allures de bilan de mandat, que les Écologistes se sont appliqués à soigner.

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Cinq quartiers de la ville pour démontrer le travail d’un mandat au sujet du logement. C’est à peu de choses près ce qu’a présenté la maire de Besançon Anne Vignot lundi 2 juin, accompagnée de son adjoint à l’urbanisme Aurélien Laroppe. En s’appuyant sur un calendrier programmé jusqu’en 2033, la municipalité a rappelé que son plan d’aménagement urbain, « répond aux besoins urgents » en dessinant « la ville du futur » et en mêlant « des enjeux qui peuvent apparaître contradictoires ». Au total sur cette période, la ville table sur près de 3000 nouveaux logements.


Le quartier Vaîtes agace  

En disant cela, l’édile vise avant tout le quartier des Vaîtes, où le retard accumulé « à cause l’activisme d’un groupe qui bloque un projet étudié et nécessaire », irrite quelque peu la municipalité. Toutefois, l’acte II est bel et bien lancé avec une nouvelle école attendue pour 2028 et plus de 600 logements livrés par tranche jusqu’en 2033. « Nous rencontrons les habitants et des populations différentes. La grande majorité attend ce nouveau quartier », rappelle l’élue. Pour accueillir ces futurs habitants, les concepteurs du projet réfléchissent à un parking silo.

« Sur les 50 dernières années, Besançon a enregistré plus de 6000 nouveaux habitants quand les communes du Grand Besançon en ont accueilli 60 000. C’est 10 fois plus alors que 80 % des emplois du bassin sont concentrés sur notre ville. Cela a un impact sur la circulation et l’économie avec des zones commerciales qui se sont adaptées à cette évolution. L’extension urbaine a aussi eu une conséquence plus grave : les communes hors Besançon ont dû utiliser 4 à 10 fois plus de terrain nouveau. Réhabiliter et rénover notre ville répond aussi à ces enjeux », analyse Aurélien Laroppe.

Grette-Brûlard-Polygone, le symbole

Dans sa présentation, la municipalité s’appuie bien évidemment sur les quartiers Grette-Brûlard-Polygone (GBP), les Hauts du Chazal et Saint-Jacques/Arsenal. Pour le premier, 250 logements pourraient voir le jour dès la fin de l’année 2025 avant 200 autres en 2027. La ville imagine l’ancien quartier des 408 comme on ne l’a jamais vu, avec une mixité sociale « par palier et non plus par cage d’escaliers », glisse Anne Vignot, un parc, des services de proximité, et une mobilité diversifiée. La zone est également raccordée au réseau de chaleur et des panneaux photovoltaïques alimenteront en partie les foyers en électricité. À lui seul, le quartier symboliserait presque l’ambition d’Anne Vignot, qui, dans sa présentation, glisse un lapsus : « aujourd’hui, nous rentrons dans la phase opérationnelle des projets qui arrivent toujours ou presque à la fin des mandats et il y aura plusieurs mandats », avant de préciser sa pensée : « ces projets s’écouleront sur plusieurs mandats peu importe l’équipe en place ».

Comptable de son bilan, la maire enchaîne : « Saint-Jacques était dans une impasse à notre arrivée et une future friche a été évitée ». C’est aussi le projet le plus long et ambitieux. Il prévoit, 600 logements, un complexe hôtelier haut de gamme, un pôle de santé, 1 700 m² de nouveaux commerces, des places de stationnement, de nouveaux logements étudiants sur le secteur Arsenal et trois hectares d’espaces verts. Les Hauts du Chazal accueilleront encore plusieurs centaines de logements, tout comme le pôle Viotte et le secteur Vauban, déjà bien avancé. Ces nouveaux logements répondent aussi à un ordre de priorité : les étudiants et familles monoparentales en tête, les familles et l’accueil des retraités ensuite.

 M.S