Besançon prône une révolution végétale

Le Président de la République évoque "la fin de l’abondance". La Maire de Besançon veut redonner toute sa "Place de l’abondance" à la place du marché à Besançon.

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Anne Vignot la Maire de Besançon, était entourée de Frédérique Baehr, Adjointe chargée du commerce et de Kevin Bertagnoli, Adjoint en charge de la politique participative ©YQ
Frigorifique en hiver et brûlante en été

Comme sa voisine la Place Pasteur, les deux places principales du centre-ville de Besançon ont été réhabilitées en 2005 pour la place de la Révolution et en 2007 pour la place Pasteur. La volonté des architectes était de redonner du lustre aux façades élégantes en pierre de Chailluz bordant ces places. Les conséquences du dérèglement climatique étaient déjà connues des bisontins qui n’y restaient jamais bien longtemps dans la bise glacée de l’hiver et encore moins longtemps dans les fournaises de l’été.  Mais ne goûtons pas le plaisir de se remettre sous le couvert des arbres !

Une longue et coûteuse transformation

Apporter de l’ombre, implanter de nouveaux mobiliers, peut-être permettre aux restaurants d’étendre leurs terrasses, mettre en valeur les bâtiments historiques comme le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie ou l’ancien conservatoire de musique récemment transformé en logements.

La volonté de la Mairie est de « concilier les usages avec les enjeux environnementaux et de réécrire l’histoire de la place ».

Question budget…Rien n’est arrêté sinon que la Maire entend aller à la pêche aux subventions.

Une nouvelle place pour le printemps 2024

La co-construction (le mantra de la Maire Anne Vignot) a déjà commencé. La Direction Biodiversité et Espaces verts de Besançon va à la rencontre des acteurs de la place (commerçants, habitants, bisontins, visiteurs…). Les services de la collectivité, les opérateurs de gaz, d’électricité et les réseaux d’assainissement sont mis à contribution pour établir une topographie précise du sous-sol de la place « Il ne suffit pas de creuser un trou pour planter un arbre, encore faut-il savoir ce qu’il y a en dessous pour pérenniser les plantations » soulignait Anne Vignot en présentant le calendrier du projet.

La Direction régionale des affaires culturelles et le service d’architecture des bâtiments de France devront donner leur imprimatur. S’agissant de l’Architecte des Bâtiments de France, celle-ci pourrait s’interroger sur l’autorisation à placer des kakemonos sur les fenêtres fermées de la façade du musée : une façon de lui donner de la couleur tout en permettant aux équipes du musée de mettre en avant les expositions temporaires.

Lancement le 21 octobre 2022 des ateliers grand public de co-conception

Ces ateliers seront ouverts à tous les habitants avec un accès en ligne à tous les participants. Les inscriptions sont ouvertes sur https://atelierscitoyens.besancon.fr/events/lancement-de-la-demarche-de-concertation-place-de-la-revolution . Les ateliers seront clos le 4 décembre et la restitution du travail de co-conception s’échelonnera jusqu’en mars 2023 dans le cadre d’une maison du projet, installée dans le hall d’accueil du musée des Beaux-Arts.

En avril 2023, le projet définitif sera présenté avant les travaux de génie civil et les plantations d’arbres tout au long de l’hiver 2023/2024.

La Place du marché

C’est ainsi que les bisontins la nomme. Elle porte le nom de « Place de la Révolution » depuis 1904. Il ne s’agit pas de la révolution de 1789 mais de celle de 1830 dite « les trois Glorieuses » qui  verra l’arrivée au pouvoir du roi Louis-Philippe « Roi des Français ». Son nom de « Place de l’Abondance » faisait référence aux deux bâtiments emblématiques de la Place (Musée et Conservatoire) qui étaient initialement des halles aux grains.

Peu importe son nom ! Les bisontins souhaitent retrouver en 2024 l’ombre et la fraîcheur des arbres sur les terrasses de l’été.

Yves Quemeneur