Nadège Bellon, Architecte des Bâtiments de France, est à la tête de l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine. Elle a animé la réunion en partenariat avec la Maison de l’Habitat du Doubs. L’objectif de la rencontre se voulait pédagogique. Dans le public, assez peu de propriétaires ou de syndics de copropriétés. « La Loi Climat doit se situer au-dessus des réglementations locales comme le SCoT ou le PLUI », affirme Nadège Bellon.
La Franche-Comté, 2ème région pour le nombre de passoires thermiques
A Besançon, cela concerne 3 000 logements dont 40% ont été construits avant 1970. Ils appartiennent essentiellement à des propriétaires privés.
Entre 12 000 et 30 000€ en moyenne dans la rénovation en secteur sauvegardé
Le logement reste le second poste de la dépense des ménages. Investir des sommes aussi importantes dans la rénovation de logements anciens est souvent impossible pour les habitants. Le retour sur investissement en matière de gain du coût énergétique se fait sur le long terme. Pour remédier à la situation et participer à la valorisation du patrimoine urbain, Grand Besançon met en place des aides financières à hauteur de 6 M€ pour accompagner les particuliers et les copropriétés dans l’amélioration énergétique et le confort des logements hiver/été.
« Ma Prim’Rénov » une prime pour l’ancien
Le dispositif prévoit qu’à compter du 1er janvier 2026, les travaux de rénovation devront être « de grande ampleur ». Pourtant, s’agissant des habitations en secteur ancien sauvegardé, les travaux « mono-gestes » demeureront possibles.
L’UDAP propose des solutions adaptées à chaque cas particulier
Pas question pour l’Architecte des Bâtiments de France de tolérer une isolation par l’extérieur sur de la pierre de Chailluz ou l’installation de pompes à chaleur. Pour les menuiseries extérieures, un investissement très coûteux, Nadège Bellon précise que les doubles vitrages peuvent être installés sur des menuiseries anciennes en bon état, une économie sensible et un résultat en gain énergétique sans pour autant dénaturer le patrimoine. « En tant qu’architectes des bâtiments de France, nous devons garantir la pérennité du patrimoine. Nos arrières petits-enfants devront encore profiter des façades du XVIIIe en pierre de Chailluz, c’est l’histoire de Besançon que nous devons préserver » selon Nadège Bellon.
Comment rénover dans l’ancien ?
Avant tout, prendre contact et rencontrer les services de l’Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine (UDAP) et de la Maison de l’Habitat du Doubs. Avec un plan de situation, des esquisses, des photos…, le propriétaire peut ainsi évaluer avec les services de l’architecture du patrimoine la faisabilité des travaux de rénovation. « Compte tenu des aides financières accessibles, il est impératif de ne pas perdre de temps pour prendre rendez-vous ». La défiscalisation des travaux de rénovation est possible dans l’habitat ancien dans un site classé. Pour autant, de nombreux propriétaires ne sont pas imposables…y-a-t-il alors un crédit d’impôt payé par l’Etat ?
PAMELA vient à votre secours
Le programme d’aide à l’amélioration énergétique des logements en copropriété accompagne les copropriétés à l’assistance en maîtrise d’ouvrage et aux travaux dans les parties communes. Ces deux aides versées au syndicat de copropriété vont de 300€/logement pour les copros de plus de 20 logements et de 500€/logement pour les copros de 20 logements ou moins. Besançon mérite des travaux de grande ampleur pour valoriser un patrimoine exceptionnel qui fait de la capitale comtoise une destination touristique unique.
Les réglementations administratives imposées par les Architectes des Bâtiments de France sont parfois perçues comme des contraintes insurmontables pour nombre de propriétaires de logements dans le centre-ville de Besançon. Leur mission de préservation du patrimoine bâti les mérite.
En architecture, on aime bien aussi les acronymes et les sigles
Le centre de Besançon est un SPR (Site Patrimonial Remarquable). Mais l’architecture contemporaine peut s’intégrer dans l’ancien. À titre d’exemple, les bâtiments de la City sont visibles depuis la Citadelle comme les constructions restantes aux Prés de Vaux. Pourtant, ils sont dans le PDA (Périmètre Délimité des Abords), soit à moins de 500 mètres de la Citadelle. Le PVAP (Plan de Valorisation du Patrimoine) s’impose au PLU (Plan Local d’Urbanisme). Quant au PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur), il remplace le PLU dans les SPR.
Difficile de faire plus compliqué et de faire comprendre au propriétaire d’un 2 pièces dans le quartier Battant ou de la rue des Granges d’entreprendre des travaux de rénovation pour la postérité !