Besançon. Libération : une commémoration en hommage aux armées de l’ombre

Pour ce 81e anniversaire de la libération de Besançon, la Ville a mis l’accent sur les armées de l’ombre : les soignants, les religieuses, les policiers, les pompiers et les citoyens de la défense passive.

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Rémi Bastille Préfet du Doubs, rendant hommage aux femmes et hommes ayant libéré Besançon le 8 septembre 1944
Rémi Bastille Préfet du Doubs, rendant hommage aux femmes et hommes ayant libéré Besançon le 8 septembre 1944 ©YQ

Un public nombreux

Le public était nombreux à suivre la cérémonie du 81ème anniversaire de la libération de Besançon ©YQ

Une fois n’est pas coutume, beaucoup de bisontines et de bisontins étaient massés derrière les barrières de la place du 8 septembre à suivre avec recueillement la cérémonie. Est-ce un effet de l’actualité mouvementée des derniers jours ? Les citoyens veulent se souvenir de celles et ceux qui ont risqué et souvent donné leur vie pour notre liberté. Pour cet 81 anniversaire de la libération de Besançon, commémoré ce 8 septembre 2025 en fin de journée sur la place du même nom, les différents corps de l’État ont été mis en avant tour à tour, avec une attention particulière accordée aux formations de l’ombre.

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Les soignants

Ce sont les infirmières de la Croix-Rouge comme Marguerite Marchand qui occupe à partir de 1941 des internés et déportés politiques. Avec la complicité du personnel de la prison de la Butte et de certains militaires allemands, elle va assurer la liaison entre les prisonniers et leur famille, être informée des interrogatoires et des condamnations. Infirmière interprète, elle obtiendra quelques libérations de prisonniers  et le retour des déportés francs-comtois du camp de Dachau.

Ce sont les médecins comme le docteur Jean Gilbert Dreyfus, l’un des créateurs des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de la zone sud. Déporté à Mathausen, il poursuivra après la guerre une brillante carrière de médecin et scientifique.

Les religieuses

Les Sœurs Hospitalières de Besançon vont utiliser leur laisser-passer entre hôpital civil et militaire pour faire évader des prisonniers français et anglais hospitalisés. Elles s’appelaient Sœur Marcelle Baverez, Sœur Camille Latscha, Sœur Jeanne Romanoff, Sœur Lucie Broihier.

Les policiers

Ils s’emploient à saboter les enquêtes de la police de Vichy aux ordres des allemands ou écartent les fiches d’informations établies par les hôteliers pour préserver l’anonymat de prisonniers évadés. Ils s’appelaient Émile Billet ou Robert Mantion.

Les pompiers

Onze sapeurs-pompiers de Besançon sont « morts pour la France » pendant la seconde guerre mondiale. En particulier, Louis Billot blessé mortellement lors des combats pour la libération de Besançon le 8 septembre 1944 alors qu’il venait juste d’avoir 20 ans. Les pompiers bisontins sont intervenus à de nombreuses reprises durant la 2ème guerre mondiale, notamment lors du bombardement à la gare Viotte le 16 juillet 1943 au cours duquel on comptera 51 morts et 30 blessés.

Les citoyens de la Défense passive

Employé d’imprimerie et officier de réserve, Jean Henriot habite le quartier de Bregille. Il est mobilisé pour assurer la défense passive de l’îlot Bregille-Beauregard. Il a été reconnu « mort pour la France » durant le bombardement allié du 16 juillet 1943 à la gare Viotte. La défense passive, comme la Croix-Rouge, était chargée d’organiser et apporter les secours aux civils, notamment lors des alertes aériennes. Une belle initiative de la Mairie de Besançon de mettre à l’honneur ces femmes et ces hommes de l’ombre, aux missions pourtant essentielles dans la protection de la population.

Yves Quemeneur