Besançon. Un escape game sur Gisèle Halimi pour sensibiliser aux violences conjugales

À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, Besançon a mis en place un escape game innovant autour de la figure de Gisèle Halimi.

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Le 25 novembre, à Besançon, un escape game pas comme les autres a été organisé pour marquer la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Conçu en partenariat avec six associations locales : le CIDFF (Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles), le CICS (Centre d’Information et de Consultation sur la Sexualité), le Mouvement du Nid, Amnesty International, Solidarité Femmes, et la Fédération Léo Lagrange. Plus qu’un simple jeu, il propose aux participants de se plonger dans le bureau de Gisèle Halimi, militante de la cause féminine et avocate engagée. En fouillant son bureau, les joueurs découvrent des énigmes liées à des notions fondamentales telles que l’égalité homme-femme, la violence conjugale et les droits des femmes.

L’escape game a été mis en place dans trois lieux clés de Besançon : l’École de la Deuxième Chance, la Mission Locale et au Pôle Viotte. Chaque 25 novembre, les associations mènent des actions de leur côté pour lutter contre les violences faites aux femmes, mais cette année, elles ont voulu créer cette escape game ensemble comme un outil ludique pour sensibiliser la population à ces enjeux. Avec pour objectif de toucher un public assez jeune, l’événement permet d’aborder la question des violences conjugales sous un angle différent. Ceux qui ont déjà participé à l’escape game semblent ravis de l’expérience, même si le thème était assez difficile à aborder. Ils ont particulièrement apprécié le briefing à l’issue de la partie, qui a permis de mieux comprendre les enjeux du jeu. Il est notamment rappelé qu’une femme meurt tous les trois jours en France sous les coups de son conjoint, une réalité que les organisateurs veulent combattre en intervenant sur les représentations sociales et en utilisant des dynamiques collectives.

Gisèle Halimi, un emblème fort

Cet escape game permet également de rendre hommage à l’héritage de Gisèle Halimi, une figure emblématique du droit des femmes et une avocate qui a su fédérer autour de la cause féministe. Le décor, inspiré des années 70-80, plonge les participants au coeur de son époque. Les associations envisagent même de décliner ce thème dans le futur, en l’adaptant spécifiquement aux juristes et à leur rôle dans la lutte contre les violences conjugales. Cet escape game, soutenu par des acteurs locaux, se distingue par sa capacité à faire dialoguer des acteurs variés. En permettant aux participants de résoudre des énigmes qui mettent en lumière les combats de Gisèle Halimi, l’événement a non seulement marqué les esprits, mais a aussi permis de créer des liens durables entre les différentes associations et les jeunes participants. Anne Vignot, la maire de Besançon a rappelé des chiffres alarmants concernant les violences conjugales : en 2022, 244 000 femmes ont été victimes de ces violences, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021. En 2023, ce chiffre a encore progressé, atteignant 271 000 victimes, soit une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente. Le Doubs se classe ainsi parmi les départements les plus touchés par ces violences dans la région. Des chiffres qui démontrent aussi que les femmes parlent plus et s’appuient davantage sur la justice. Un premier pas qui doit être suivi de moyens pour montrer à toutes les victimes encore silencieuses, qu’elles ne sont pas seules.

F.B