Besançon : un fugitif bisontin interpellé au Maroc

Sabi El Asraoui était recherché depuis 22 mois par les autorités françaises. Condamné dans une première affaire et suspecté dans trois autres, l’individu a été arrêté le 10 janvier par les autorités marocaines. La justice française a demandé son extradition.

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Le bureau Interpol de Rabat, au Maroc, a contacté vendredi 10 janvier 2025 le parquet de Besançon à propos d’une interpellation survenue à Marrakech, concernant un ressortissant français activement recherché. Né à Besançon en 1999, Sabi El Asraoui était sous le coup de quatre mandats d’arrêt internationaux, assortis d’une notice rouge.

Le premier concerne une condamnation prononcée le 8 mars 2023 à son encontre dans une affaire datant de 2020. À l’époque, frappé par un trafiquant de drogue qui filme et diffuse la scène sur les réseaux sociaux, Sabi El Asraoui se venge en sonnant à l’appartement de son opposant. Pensant toucher son adversaire, il tire à travers la porte, blessant un membre de la famille. Pour ces faits et en tenant compte de son casier judiciaire, Sabi El Asraoui doit purger une peine de 7 ans de prison ferme. Le bisontin disparaît juste avant le délibéré. Il n’a jamais été interpellé mais depuis, trois dossiers supplémentaires sont ouverts, dans lesquels le fugitif est aussi mis en cause.

Le 11 juin 2023, il est formellement identifié par deux individus touchés par des tirs de kalachnikov sur le parking de la Malcombe. Grièvement blessées, les victimes « ont échappé à cette tentative d’assassinat », souligne le procureur de la République Etienne Manteaux. « Deux balles ont été retrouvées à 500 mètres dans une façade d’un immeuble, dont une traversant la cuisine d’un habitant se trouvant dans cette même pièce. »L’ADN retrouvé sur le parking de la Malcombe corrobore les témoignages des victimes quant à l’implication de Sabi El Asraoui.

Il est également mis en cause dans une troisième affaire, toujours en 2023, le 5 novembre cette fois, sur le parking de la discothèque Le Teasing, à Thise. Une bagarre sur le parking éclate devant l’établissement, un individu tente de s’interposer et quelques minutes plus tard, se fait percuter par une voiture. Le conducteur, Sabi El Asraoui selon le témoignage des victimes, venait de participer à la bagarre.  Enfin, du côté de Dijon le 26 novembre 2023, des tirs à l’arme de guerre entraînent la mort d’un père de famille. À l’intérieur du véhicule des tireurs, les enquêteurs retrouvent l’ADN du fugitif bisontin.

Pour cette peine à purger et ces affaires dans lesquelles Sabi El Asraoui doit s’expliquer, la justice française a formulé une demande d’extradition. Étienne Manteaux s’est montré très satisfait : « C’est un signal fort envoyé aux personnes qui choisissent de s’enfuir à l’étranger. Il s’est écoulé deux ans, mais la justice finit toujours par interpeller les individus visés par un mandat d’arrêt. »

M.S