Grand Besançon. Conseil communautaire : passe d’armes sur l’activité commerciale dans le Grand Besançon

Un débat non-inscrit à l'ordre du jour a pourtant rapidement pris une place importante lors du dernier conseil communautaire. Celui autour de l'activité commerciale dans le Grand Besançon. Pôle Métropolitain Centre Franche-Comté, influence de Vesoul, spéculation sur le foncier et faible développement sur GBM… les échanges ont été intenses.

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En préambule de l’assemblée, Denis Leroux Président du Parc Régional du Doubs Horloger, a fait une présentation complète des missions de ce parc à la frontière franco-suisse, outil de développement durable, d’écotourisme et des économies de proximité en milieu rural.

Seconde présentation : un point d’étape sur le fonctionnement du Pôle Métropolitain Centre Franche-Comté. Il regroupe 6 communautés d’agglomération/de communes : Dole, Lons-le Saunier, Vesoul, Pontarlier, Morteau et Besançon. Ce pôle comprend 362 000 habitants, soit l’essentiel de la Franche-Comté à l’exception de Montbéliard et Belfort. Son principal objectif est d’avoir (si possible) une stratégie d’attractivité économique cohérente entre les 6 territoires.

Le Maire de Vesoul en invité mystère

« Ce qui n’empêche pas la concurrence entre nous » précise Anne Vignot. La Présidente de Grand Besançon Métropole attaque d’emblée Alain Chrétien, le maire et président de la Communauté d’Agglomération de Vesoul. « En équipant et en commercialisant une zone d’activité économique (ZAE) au sud de Vesoul et en cassant les prix du foncier, Alain Chrétien ne respecte pas la charte du Pôle Métropolitain ». Il n’en fallait pas plus à Pascal Routhier, vice-président de GBM en charge de l’habitat et Maire de Saint-Vit pour monter au créneau « Rien ne se fait en économie sur le territoire de Grand Besançon depuis 4 ans. Pas un nouveau m² de foncier pour les zones d’activités économiques n’a été créé ».

Bien que chargé de l’économie à l’agglomération, Nicolas Bodin ne peut que constater le retard pris par Grand Besançon « GBM consacre 20% de foncier aux zones d’activités alors que la moyenne nationale est à 30%. Grand Besançon est une des grandes agglomérations françaises à consommer le moins d’hectares pour l’économie ».

Bien entendu, Aurélien Laroppe, chargé de l’urbanisme, s’interroge sur la décision prise en 2023 par le gouvernement d’autoriser chaque commune à disposer d’un hectare pour son développement économique « sauf que dans la région Bourgogne Franche-Comté, ce sont plus de 3000 hectares qui sont gelés pour de nombreuses communes qui ne les utiliseront jamais ». Aurélien Laroppe en profite pour inciter les entreprises à construire des usines…en hauteur quand Anne Vignot, de son côté, voudrait que les entreprises n’achètent pas le foncier « pour ne pas les inciter à spéculer » !

L’idéologie ne fait pas bon ménage avec l’économie et l’emploi. En conclusion d’un débat qui n’était pas inscrit à l’ordre du jour, on notera une remarque de bon sens de Pascal Routhier « Il faut développer les zones d’activités économiques tout en construisant des logements à proximité »…comme un rappel des écologistes du Larzac qui prônaient le « vivre et travailler au pays » ! D’ici 2026, combien de zones d’activités économiques verront le jour sur le territoire de Grand Besançon ? « Aucune », conclut Pascal Routhier.