Dans le Jura, la commune de Morbier valorise son patrimoine horloger

En juin 2024, la ville jurassienne de Morbier a reçu le prix Sésame pour l’église Saint-Michel. Un projet de restauration et de présentation du patrimoine horloger de la ville est en cours. Rencontres.

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Le maire de Morbier recevant le prix Sésame. Crédit : Liesbeth Passot.

Créé en 2022, ce prix permet de récompenser des projets autour des lieux de culte. D’après la Fondation du Patrimoine, il y aurait en France « environ 100 000 édifices religieux ». Une partie du patrimoine français qu’il convient de transmettre aux générations futures. Mais voilà, de nombreux lieux de culte sont de plus en plus désertés. Pas question de laisser tomber l’église pour Morbier !

 

Le passé horloger de Morbier

Denis Camelin, élu de la municipalité qui pilote le projet, veut valoriser ce patrimoine. « Ce prix Sésame, on l’a gagné, parce qu’on a commencé à dire que la volonté, c’était de faire connaître cette église au niveau du public ». Seul projet retenu dans la région. À la clé, 20 000€ ! Loin du compte, pour un projet aussi lourd.

L’élu de la municipalité veut « essayer de remettre un petit peu de notoriété au niveau de ce patrimoine culturel horloger. En ce moment, on va parler de Morbier en disant, c’est le fromage ! » Mais, il n’y a pas que ça… Une volonté légitime, puisque Morbier (et Morez) étaient des lieux importants dans la production d’horloges : notamment les célèbres horloges comtoises. Aujourd’hui… pas toujours évident de s’en rendre compte. « Morbier, c’est un passé horloger très important. C’est tombé dans les oubliettes ! », estime Denis Camelin.

Quelques vestiges de ce glorieux passé subsistent, à l’image d’une horloge de 1895 créée par l’entreprise Arsène Cretin-l’Ange. « Tous ceux qui viennent voir cette horloge nous disent que c’est une merveille », confie l’élu. Malheureusement, elle est difficile d’accès. Un projet est donc né pour la valoriser.

 

Rendre visible une horloge remarquable

« Le projet, c’est de permettre qu’elle [cette horloge] soit vue et visitée. Aujourd’hui, elle est en haut du clocher », souligne Jean-Christophe Bonnard, délégué régional Bourgogne Franche-Comté de la Fondation du Patrimoine, avant de poursuivre ; « Le projet consiste à la descendre d’un étage dans un endroit juste sous le clocher, dans l’église, et d’aménager la pièce où elle sera située. » Pour le financer, une collecte a notamment été lancée. Il est toujours possible d’y participer : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/horloge-de-leglise-de-morbier

« L’horloge partirait fin septembre [en restauration] pour revenir en début d’année 2025. Pendant ce temps, on va rénover cette salle pour que quand elle revienne, on puisse la remettre en place », explique Denis Camelin. Un projet soutenu par l’association d’horlogerie comtoise et avec tout le soutien de Philippe Huguenet, maire de Morbier. Dans un second temps, la municipalité « a prévu en 2025 de mettre aussi en phase les travaux du clocheton », poursuit l’élu en charge du dossier. Des coûts considérables pour un travail visant à valoriser le patrimoine horloger qui fit, un temps, la gloire de Morbier.

 

Dans un magazine de Stéphane Bern…

Une aventure rapportée dans le numéro 13 du magazine de Stéphane Bern « Mission Patrimoine ». Un petit focus est effectivement fait sur cette horloge de Morbier. Nicolas Aguirre, son rédacteur en chef, nous en dit plus : « L’idée du magazine qu’on a lancé avec Stéphane, c’est parler du patrimoine, évidemment les vieilles pierres… Mais aussi de tous ceux qui travaillent pour le maintenir, l’embellir. […] Les métiers d’art ont été mis à l’honneur par le gouvernement qui a confié à la Fondation du Patrimoine, avec qui on travaille aussi, le soin de donner une sorte de bourse. C’est un fonds d’un million d’euros qui va être réparti sur 15 projets mettant en avant les métiers d’art. » Cette horloge a également été retenue pour ce fonds : le seul de la région !