Le 14 novembre, l’hôtel de ville de Besançon accueillera Éric Rouby pour un débat ouvert à tous sur les élections présidentielles américaines. Le professeur en civilisation américaine à l’université de Franche-Comté apportera son expertise pour décoder les choix cruciaux auxquels les électeurs américains sont confrontés et comment le candidat républicain Donald Trump, a remporté assez largement l’élection contre toute attente ou presque. Plutôt qu’un débat formel, cette rencontre vise à être une discussion accessible, par les échanges entre le public et un panel de citoyens américain. Il s’agira de retracer les principaux thèmes qui ont marqué cette campagne. Dans un contexte où les États-Unis sont au centre de nombreuses crises internationales, ce débat permettra de saisir comment ces thèmes façonnent le scrutin et les attentes des électeurs.
Éric Rouby expliquera le fonctionnement du système électoral américain et mettra en lumière les différences de vision entre les candidats. Immigration, droits sociaux, géopolitique internationale et environnement sont autant de sujets qui divisent les deux partis et sur lesquels l’élection pourrait avoir un impact direct. « L’idée, c’était de créer quelque chose d’accessible à tout le monde, sans besoin d’être un spécialiste de la culture américaine pour comprendre les enjeux. », commente le conférencier
Les conséquences de l’élection de Trump
Les choix des électeurs américains orienteront non seulement l’avenir de leur pays, mais aussi l’équilibre mondial. Selon Éric Rouby, la réélection de Donald Trump est une toute autre trajectoire qu’avec l’arrivée de Kamala Harris à la tête de la Maison Blanche. Le candidat républicain désormais élu comme 47e Présidente des États-Unis, prône une politique nationaliste au-delà de son slogan « America First ». Trump a souvent déclaré que les États-Unis devaient cesser de jouer le rôle de gendarme du monde, préférant concentrer les ressources du pays sur ses propres intérêts. Il est probable qu’il renforce les liens avec des alliés conservateurs. DSur le plan intérieur, toujours selon Éric Rouby, le Président Trump pourrait également remettre en question certains droits acquis. Sa précédente présidence a marqué un tournant en matière de droits sociaux et de droits des femmes, notamment avec des juges conservateurs nommés à la Cour Suprême, qui ont renversé le droit fédéral à l’avortement. Une nouvelle présidence Trump pourrait accentuer ces tendances, remettant en cause d’autres acquis sociaux et environnementaux, dans une logique de recentrage national conservateur.
Malgré la défaite déjà connue de la candidate démocrate Kamala Harris, la conférence proposera tout de même de revenir sur son programme, mais aussi de comprendre comment les Démocrates, installé lors du précédent mandat avec Joe Biden, ont perdu cette élection cruciale pour leur parti et le pays. Kamala Harris, jusqu’ici vice-présidente, a longtemps fait campagne en misant sur une certaine continuité de l’administration actuelle. La candidate souhait accentuer les alliances internationales et des accords multilatéraux, tels que l’aide à l’Ukraine et les accords climatiques de Paris. Contrairement à Donald Trump, Kamala Harris soutienait une vision ouverte et collaborative de la politique étrangère pour affronter des défis globaux comme le changement climatique. Sur le plan intérieur, elle militait pour défendre les droits sociaux et les initiatives environnementales, en privilégiant les énergies renouvelables et en soutenant les droits des minorités et des femmes.
Plusieurs milliers d’électeurs américains en France, bien que loin de leur pays d’origine, ont joué un rôle non négligeable dans le processus électoral. Beaucoup d’entre eux votent par anticipation ou par correspondance, désireux de s’assurer que leur voix soit comptée malgré la distance. L’élection de 2024 suscite chez eux des sentiments contrastés : entre espoir de changement et crainte de divisions, ces Américains en France suivent de près les débats, conscients que le résultat pourrait affecter non seulement les États-Unis, mais aussi l’image du pays dans le monde. Comprendre le choix des américains qu’ils soient pour Harris ou Trump demande de se plonger dans les réalités américaines, comme l’explique Éric Rouby : « Si on veut essayer de comprendre les États-Unis, il faut comprendre son histoire et la société. […] C’est fondamental. » Rendez-vous le 14 novembre.
F.B
