L’été 2022 aura littéralement été le baptême du feu de Florian Tyrode, sapeur-pompier volontaire depuis 15 ans, formé aux feux de forêt l’an dernier. La tête dans les fourneaux au quotidien, le boulanger installé à Montfaucon a rejoint le groupe de pompiers partis dans le Sud de la France en juillet, pour aider leurs collègues en grande difficultés face aux méga feux qui ont ravagé la Gironde ou encore le Gard et le Var. « Nous sommes partis le vendredi 22 juillet pour une semaine, c’est la durée maximale d’une mission après il y a une rotation. C’est une des premières années où je vois autant de feux dispersés sur tout le territoire. Quand on voit les incendies jusque dans le Jura ou à Brocéliande, on se dit qu’il n’y a plus de secteur protégé de la sécheresse. Même à Montfaucon il y a souvent des départs ! », raconte le volontaire.
« Être capable de tout faire »
Cette mission a d’abord commencé par un travail de sécurisation en Gironde pendant deux jours avant d’être repositionné dans le Gard pour enfin terminer dans l’Hérault. « On a commencé par les zones les plus sinistrées, nous sommes à disposition de la zone Sud. On doit être capable de tout faire sur le terrain, nous faisions de la surveillance pour qu’il n’y est pas de reprise de feu. Dans l’Hérault nous avons couverts de la défense de points sensibles. Il s’agit de protéger des habitations lorsque nous n’arrivons pas encore à contenir les flammes. On doit couper des arbres pour accéder à des incendies aussi, disperser de la poudre pour empêcher la propagation, etc. La formation aux feux de forêt dure cinq jours, j’ai toujours été attiré par ça je l’ai passée l’an dernier. »
La population sur place solidaire des pompiers
Pour épauler ses collègues sur place, Florian Tyrode s’est arrangé avec ses employés à qui il a confié la boulangerie le temps de sa mission. « J’ai pu compter sur eux et me libérer car être pompier c’est aussi une passion. Le feu ne nous fait pas vraiment peur car on sait se protéger, mentalement c’est plus difficile de voir la population tout perdre du jour au lendemain et nous donner ce qu’ils peuvent. Partout où nous passions, nous recevions de la nourriture, de l’eau, des petites attentions c’était vraiment impressionnant et en même temps nous avions un peu de peine pour eux. »
Pas d’horaires, peu de repos
Face aux flammes, l’urgence empêche parfois les soldats du feu de pouvoir prendre parfois du temps pour se reposer, comme le raconte Florian. « Un matin nous sommes partis combattre les flammes sans s’arrêter jusqu’à 5h le lendemain au lever du soleil. Nous avons recommencé jusqu’à tard dans la nuit avant d’être placés en surveillance où c’est un peu plus tranquille. Il n’y a pas de journée type, on dort parfois dans les camions, le temps de quelques minutes avant de reprendre à fond. »