Doubs. Un an après le sauvetage du FCSM, les Sociochaux continuent de grandir

L’association populaire à l’origine du sauvetage du FC Sochaux-Montbéliard tient désormais une place à part entière. Les Sociochaux veillent au bon fonctionnement du club tout en enchaînant les projets pour dynamiser sa réappropriation.

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Le 14 juillet dernier, près de 4000 supporters sochaliens se sont réunis à Bonal. Photo Samuel Coulon

Au cœur de cette saison 2023-2024 rocambolesque, l’association de supporters tenait un rôle à part entière au sein du club. Catalyseur de toutes les bonnes volontés, initiateur du sauvetage longtemps inespéré, les Sociochaux ont offert aux collectivités et investisseurs locaux la garantie d’un engouement inébranlable. Jamais un tel élan solidaire et populaire n’avait été recensé autour de ce type de projet, encore très rare en France. Cela s’est matérialisé économiquement par les quelques 750 000 € récoltés après cette levée de fonds historique à l’été 2023, reversés à la fiducie FCSM 2028. Se sont ajoutés les 160 000 € obtenus grâce à la vente du maillot collector des Socios, créé en collaboration avec l’équipementier pour rendre hommage aux 11 000 donateurs et sauveteurs du FCSM. Sur le terrain l’épopée en Coupe de France a pris des allures de cadeau de remerciements quant au siège, après avoir été actionnaire à hauteur de 14% pour cette première année du renouveau sochalien, l’association conserve aujourd’hui une part et surtout une voix au conseil d’administration.

Plus de 1900 adhésions en deux semaines

Cette deuxième saison marque toutefois un tournant pour elle. Que peuvent encore apporter les Sociochaux après autant d’engagement ? « Une stabilité d’abord », sourit le président Mathieu Triclot. « On a des frais nouveaux, gérer le flux de 11 000 personnes engendre des frais informatiques de dingue et on a engagé une salariée que l’on souhaite augmenter en temps de travail et compétences. Ce sont des choses nécessaires, moins visibles pour le grand public mais essentielles. »

Première grande satisfaction de cette nouvelle saison : le renouvellement des cotisations fonctionne au-delà des prévisions basées sur les modèles similaires. « À Bastia ou Guingamp, après la première année de mobilisation, ils étaient sur 10% de renouvellement des adhésions. Pour nous, avec 11 000 membres on misait sur 1100 personnes. Aujourd’hui on est à plus de 1928, c’est fort. », poursuit Mathieu Triclot. Surtout, 122 nouveaux adhérents ont rejoint le mouvement. Les supporters semblent remettre la main à la poche plus facilement grâce au modèle de gouvernance totalement transparent du club. C’est l’une des clés de la réappropriation du club souhaitée par les Sociochaux, qui débordent d’idées pour la dynamiser. Les fresques de Bonal, une bière unique, les billets suspendus en solidarité aux familles n’ayant pas le budget pour venir au stade, la mise en place de bus au départ de plusieurs grandes villes régionales chaque jour de match, les abonnements solidaires… autant d’initiatives nées des membres de l’association. Cette année, moyennant une adhésion de 38€, Sociochaux offre en retour une BD, De cuir et d’acier, retraçant l’histoire du club et la genèse de ce mouvement populaire (le prix de départ de l’adhésion est de 12€, ndlr). De nouvelles idées émergeront très rapidement.

Reste la question du sportif. « Il y a une attente de dingue du public », concède Mathieu Triclot. « Pour l’instant ils sont assez déçus mais la réussite de notre modèle c’est aussi de ne pas mettre le nez dans le sportif. Bien sûr la ferveur est liée aux résultats, mais quand on voit l’engouement autour des adhésions le jour de l’affreuse défaite contre Nancy, on se dit que l’impact est limité. »

M.S