Édito –  La filière agricole attend plus

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Près de 600 agriculteurs et 350 tracteurs réunis au rond-point d’Étalans lundi 29 janvier. La démonstration de force a de quoi impressionner. Le nouveau préfet Doubs Rémi Bastille aurait peut-être préféré une première journée plus simple pour prendre ses fonctions. Cette contestation est aussi un retour de boomerang en pleine face des différents gouvernements européens, car la crise s’est installée partout. Par différentes communications et choix politiques contradictoires, la transition écologique chez les paysans s’est transformée en équation inssoluble : produire différemment pour limiter l’impact environnemental tout en ne décourageant pas l’agriculteur et sans exploser la facture du consommateur. Ce ras-le-bol des restrictions et sanctions imposées par l’Union Européenne émane de l’absence d’un réel accompagnement des agriculteurs dans leur transition. Il faut attendre cette colère pour que le Premier Ministre Gabriel Attal annonce le versement de la totalité des aides PAC au 15 mars, soit trois mois après la date initiale du dernier versement pour obtenir l’argent nécessaire au changement.

Du pragmatisme pour répondre à la colère, cela a fonctionné avec Jérôme Bayle, l’un des leaders du mouvement reçu par le Premier Ministre la semaine passée. Néanmoins la filière attend plus, à l’image des convois en route vers Paris. Écologiquement, l’absence de plan sur le long terme a provoqué cette succession de mesures urgentes et trop contraignantes pour le monde paysan. Jeudi 25 janvier, le Haut Conseil pour le Climat présentait son rapport pour accélérer cette transition avec à l’intérieur, une liste d’option d’adaptation. La Recherche et Développement, la formation, le soutien à l’investissement dans du matériel de production innovant font partie des points clés. Aux intentions, il faut désormais lier l’action à l’heure où l’agriculture vit l’un de ses plus grands bouleversements depuis le début du XXe siècle.