Edito. Quelle(s) gauche(s) ?

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Au sortir d’une contestation populaire rarement égalée au XXIe siècle, reste de la NUPES et ses alliés un combat de coqs au milieu des poubelles brûlées.

Fabien Roussel, réélu secrétaire national du parti communiste français (PCF) la semaine dernière, durcit sa ligne : il n’est plus seulement question d’être indépendant de la France Insoumise, il faut désormais « construire un nouveau Front populaire ». Des mots qui rappellent la grande époque du PCF à ceci près que Fabien Roussel, c’est 2,28% lors de la dernière élection présidentielle. Le sondage Ifop du mois d’avril 2023 lui accorde 5%.

Qu’à cela ne tienne, le député du Nord joue sa carte à fond, bien aidé par les membres du gouvernement. Tout est bon pour taper sur la France Insoumise et réduire son influence. Chez les Insoumis, on connaît la chanson : si Jean-Luc Mélenchon n’est pas Président de la République aujourd’hui, c’est à cause des 400 000 voix manquantes au 1er tour et donc des candidatures de Roussel, Jadot et Hidalgo. S’il n’est pas Premier Ministre, c’est à cause des électeurs qui ne se sont pas déplacés pour les législatives. « Maintenant c’est à vous de faire », expliquait-il solennellement au soir de sa défaite, il y a un an. Depuis, LFI ne s’est jamais émancipée de son fondateur et les fissures apparaissent au sein même du parti. L’après-Mélenchon se prépare, pour qui, pour quoi ? LFI doit gérer un autre problème : Adrien Quatennens est de retour et son cas reste un sujet de discorde.

Chez les socialistes, Olivier Faure joue la sécurité, après un congrès PS coupé en deux et rafistolé par un accord encore flou. Le député parle déjà d’un « acte II de la NUPES » tout en restant en retrait. De quoi laisser de la place à un ancien ministre qui se verrait bien à l’Élysée en 2027 : Bernard Cazeneuve est récemment sorti du bois avec son nouveau mouvement : « La Convention ». Une énième gauche « sociale-démocrate républicaine humaniste et écologique », bref un énième « vent de fraîcheur » par un homme qui symbolise l’establishment à la française.

La « gauche unie », c’est déjà fini ?