Édito. Transition écologique ou économique ?

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Christophe Béchu était surement l’un des seuls parisiens présents à Métabief à ne pas skier ce lundi 20 février. Le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires de France, en fonction depuis 8 mois, avait tout un tas de raisons de venir dans le Haut-Doubs en pleine période de vacances scolaire.

D’abord parce qu’il s’agissait d’une promesse faite à Philippe Alpy, maire de Frasne, vice-président au Département et président du syndicat mixte du Mont d’Or, en charge de la station touristique. L’élu a savouré, un brin revanchard, cette visite ministérielle. Et n’a pas hésité à rappeler que cette transition pour la station de Métabief s’est d’abord lui, le Département et son équipe du Syndicat Mixte du Mont d’Or contre une forte opposition locale. « À ceux qui pensent que Philippe Alpy démonte les câbles de la station, ce n’est pas du tout ça », résumait l’intéressé.

Pour Christophe Béchu, il fallait aussi montrer que le gouvernement regarde de près – du moins officiellement – ce projet impulsé à Métabief depuis près d’une décennie. Le grand reportage sur le sujet, publié dans le prestigieux Wall Street Journal fin janvier, a peut-être influé en ce sens.

Un déplacement sous forme de sprint où le ministre de la transition écologique aura donc visité la gare et la mairie de Frasne puis la station de Métabief avant de redescendre à Besançon. Le tout en quatre heures. Pour quels enseignements ? Il faisait chaud ce lundi midi à Métabief et le travail des canons à neige masquait difficilement la cruelle réalité : pour cet hiver comme pour les suivants, seule l’artificialisation permet de maintenir une saison régulière de ski. Une activité qui représente entre 70 et 90% du tourisme local.

Derrière l’étiquette écologique, l’enjeu majeur est d’abord la transition économique.