« Il ne faut pas politiser le sport », déclarait notre Président de la République avant l’ouverture de cette Coupe du Monde au Qatar, quand dans le même temps sur France 5 il assurait : « quand l’équipe de France perd, ce sont des sujets qui deviennent vite politique ».
Une pirouette pour botter en touche face aux multiples scandales extra-sportifs de cette 22e édition, tout en préparant un éventuel voyage au Qatar si les Bleus poursuivent l’aventure plus loin. Hugo Lloris a lui aussi botté en touche, se rangeant derrière l’avis de la Fédération concernant le non-respect des droits LGBT.
Le capitaine a-t-il encore en tête le traumatisme de Knysna ? Et pourquoi parler maintenant ? Au Brésil les favelas ont été cachées en 2014 quand la Russie annexait la Crimée quatre ans avant son mondial. Faut-il hiérarchiser la gravité des faits ou s’insurger selon la position géographique du pays organisateur ?
La FIFA elle, décide de tout balayer quitte à pénaliser les équipes qui ne voudraient pas se plier aux règles. Sept nations, Allemagne en tête ont été menacées de sanctions sportives si le capitaine portait un brassard arc-en-ciel. En réponse, les joueurs allemands ont caché leur bouche et le Fédération a annoncé qu’elle ne soutiendrait pas Gianni Infantino, président de la FIFA pour son 3e mandat.
D’autres ont tenté d’agir. Les joueurs Iraniens ont d’abord refusé de chanter l’hymne national en soutien au peuple et aux manifestations qui ne faiblissent pas. En réponse, le régime de Téhéran aurait menacé les familles des joueurs, de torture, annonçait CNN, une chaîne américaine alors que la tension entre les deux pays monte depuis plusieurs mois. Est-ce vrai ? Toujours est-il que les joueurs ont bien chanté y compris dans la rencontre face aux États-Unis, perdue 0-1. Au coup de sifflet final, un joueur américain a réconforté un Iranien en larmes.
Une image sportive lourde de sens, dans un duel hautement politique. Quand on parle d’une Coupe du Monde, la plus grande vitrine planétaire, les deux thématiques sont toujours liées.
M.S