La filière forêt-bois est un pilier de la transition écologique, industrielle et territorial. A l’occasion du salon Forest’Innov les 19 et 20 novembre, un concours d’innovation met en avant les « startups » de la filière, leurs réussites et leurs ambitions. L’Intelligence Artificielle (IA) y prend toute sa place pour une gestion raisonnée et raisonnable de la forêt.
Le concours WoodTech Startup Challenge, ouvert à tous les acteurs du secteur, est consacré cette année à trois thématiques : « Arbre & Ville » (végétalisation, renaturation, îlots de fraîcheur…), « Préserver & Anticiper » (prévention sanitaire, incendies, sécheresses…) et « Gérer & Renouveler » (gestion durable, traçabilité, carbone et biodiversité).
Vitrine d’innovation, le concours tord aussi le cou à l’image du « bûcheron avec sa chemise à carreaux et sa hache ». La gestion de la forêt, de la sylviculture à sa transformation, est une activité qui se pose dans le temps long. « Il faut 80 à 100 ans à un arbre pour atteindre sa maturité et les conditions de son exploitation » souligne Vincent Gouin, commissaire général de Forest’Innov.
Un salon, centre de gravité de l’innovation et des services forestiers
Pendant deux jours, les communes forestières, les services de l’État (ONF,DTT…), les industriels du bois, prestataires et experts de la forêt ont échangé autour des solutions pour faire face aux attaques massives de scolytes, de la pyrale du buis, etc…qui contribuent à la dépréciation du patrimoine forestier et son rôle de puits de carbone.
Selon une étude publiée en 2021 dans le magazine Géo, « les forêts jouent un rôle primordial dans la régulation du climat. Elles constituent le second plus grand puits de carbone après les océans…mais la dégradation des forêts contribue au contraire à relâcher du CO² » d’où l’importance de les entretenir.
« Les forêts ont absorbé deux fois plus de gaz qu’elles n’en ont émis. Dans le monde, elles piègent chaque année 16 milliards de tonnes de CO² contre 8,1 milliards de tonnes libérées par la déforestation et les autres perturbations » souligne une étude de la revue Nature Climate Change.
Laboratoire vivant de la filière
Vincent Gouin, commissaire général de Forest’Innov le confirme. « Nous avons réuni pendant deux jours à Besançon les idées, les technologies et les partenaires capables de relever les défis d’aujourd’hui et d’anticiper l’évolution de la forêt de demain ».
Équipements forestiers connectés, application de l’IA, utilisation des satellites ou des drones, traçabilité, financement, formations…tous les exposants contribuent activement à la transition énergétique, à l’adaptation au changement climatique et la valorisation des essences.
La Bourgogne Franche-Comté, 3ème région boisée de France
Plus de 5 millions de m³ de bois sont récoltés dans la région. 62% servent au bois d’œuvre (construction…), 22% pour le bois utilisé dans l’industrie et 16% pour la filière bois-énergie.
Elle compte plus de 20 000 salariés répartis dans les pépinières et la sylviculture (exploitation forestière), les activités de première transformation (sciage, tranchage, fabrication de panneaux, pâte à papier…) et la seconde transformation (menuiserie, charpentes, parquets, emballages, ameublement, matériaux d’isolation, produits verts…), sans oublier le recyclage et le réemploi.
77% de résineux utilisés dans la 1ère transformation
Les résineux représentent 77% des volumes de sciage contre 23% pour les feuillus. 202 scieries se partagent plus de 1,4 million de m³ de bois sciés. La région compte 1 748 000 hectares de forêts, soit 36% du territoire. 39% sont des forêts publiques contre 61% de forêts privées dont la superficie moyenne est de 4 ha.
Dans la seconde transformation, le bois-construction emploie environ 5 000 salariés dans plus de 1 000 entreprises. Le mobilier concerne 458 établissements employant 7 245 salariés, le carton et papier issus du bois concerne 55 entreprises et 2 720 salariés.
Enfin, la filière bois-énergie s’adresse à plus de 1 000 chaufferies collectives et industrielles, produisant 63% de l’énergie renouvelable
L’ensemble de la filière française génère 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Elle emploie 400 000 personnes, soit autant d’emplois que dans la filière automobile.




























