Il y a de la fierté et de l’ambition dans le discours de Pierre-Étienne Demillier. Beaucoup de surprise aussi dans celui d’Aaliyah Moua. L’entraîneur de l’équipe de France féminine de futsal, originaire de Rougemont, a convoqué pour la première fois la meneuse de jeu née à Geneuille, parmi les 16 joueuses retenues.
Le prochain rendez-vous international est d’autant plus important pour les deux doubiens : la qualification pour la future Coupe du monde futsal féminin se joue à Besançon, du 19 au 22 mars 2025. Une aubaine pour la jeune femme de 20 ans, très attachée à ses racines.
« Je rentre toutes les semaines, je suis très famille. Jouer devant autant de proches va être un moment très fort, surtout avec le maillot de l’Équipe de France. » Un sentiment logiquement partagé par l’entraîneur : « la vie de famille est parfois sacrifiée avec ce travail et pouvoir être près d’eux pour un événement aussi important est déjà une récompense, pour tout le monde. »

Une bisontine installée en Bourgogne
Après des débuts au FC Châtillon-Devecey à 8 ans, Aaliyah Moua rejoint le Besançon Football (BF) avant d’intégrer le pôle espoirs de Strasbourg tout en évoluant sous les couleurs du Dijon FCO. Non-conservée par le club professionnel bourguignon, la jeune femme rebondit à l’ALC Longvic en D3. « On est rapidement montés en D3 et des amies m’ont motivée à reprendre le futsal que j’avais essayé auparavant. » Au poste de défenseur central sur grand terrain, Aaliyah Moua évolue comme meneuse de jeu en salle, sous les couleurs du Futsal Dijon Métropole. « Je joue en salle pour le plaisir, j’adore les 1 contre 1. Cette convocation est totalement inattendue. Ce n’était pas un objectif mais maintenant, j’ai vraiment hâte d’y aller et de découvrir le niveau des meilleures joueuses. » À plusieurs reprises, la joueuse se démarque lors de tournois universitaires ou matchs de championnat, sous l’œil de Pierre-Étienne Demillier. À ses côtés en sélection, Aailyah Moua retrouve Ilona Commaret, l’une de ses coéquipières.
« Si nous faisons le travail avant l’Espagne… »
Au palais des Sports Ghani Yalouz, le format de ce tournoi Élite européen est simple : quatre équipes, deux places à décrocher face à de gros morceaux. Double championne européenne en titre, 2e au classement Fifa, l’Espagne fait office d’ultra-favori pour la première place. Derrière, les Bleues, 60e, espèrent bousculer la Pologne (16e) et la Finlande (17e). « Le calendrier nous permet de jouer l’Espagne en dernier. Donc si nous faisons le travail avant, on pourra affronter cette grande nation plus sereinement. Chaque match est une finale. », confie Pierre-Étienne Demillier premier entraîneur d’une sélection créée il y a deux ans. « L’Espagne a 20 ans d’avance, la Pologne 10 et la Finlande a créé son équipe en 2018. On est avec elles aujourd’hui, c’est au-delà de nos attentes. Ça montre que le potentiel est très important. La demande était très forte en futsal et notamment à Besançon où les deux clubs sont dynamiques. » Plus de 1000 spectateurs par rencontre sont attendus.
En cas de qualification, synonyme de nouvel exploit pour cette jeune équipe française, la Coupe du monde de futsal féminin se jouera aux Philippines, du 21 novembre au 7 décembre 2025. Avec Pierre-Étienne Demillier et peut-être, Aailyah Moua.
M.S