« Aujourd’hui, un agriculteur qui constate des dégâts dans un champ fait une déclaration auprès de notre fédération, suite à quoi un expert neutre est nommé et va sur place confirmer ou non qu’il s’agit d’un problème dû à des sangliers, cerfs, chevreuils ou chamois, auquel cas nous devrons indemniser », explique Jean-Maurice Boillon, patron des chasseurs du Doubs. Et la facture peut être salée puisqu’elle a déjà atteint dans le département jusqu’à 600 000 € pour une année, somme que règle la fédération grâce aux permis et vente de bracelets pour le gibier aux adhérents.
Pour le Conseil Constitutionnel, la requête des chasseurs n’est pas recevable : ils ont une mission de service public et d’intérêt général, la régulation des espèces en question, donc si celles-ci causent des dégâts, à eux d’assumer. Pourtant, la FNC a avancé plusieurs facteurs non-imputables aux chasseurs : une fertilité accrue des sangliers notamment, donc une population qui se multiplie rapidement, ou encore des hivers moins rigoureux et une augmentation des cultures de blé ou colza qui attirent le grand gibier.
« Il faut souligner également l’extension des zones urbanisées mais aussi l’existence de plus en plus de zones non chassables. Les propriétaires qui retirent le droit de chasse pourraient eux aussi contribuer à indemniser les dégâts aux cultures », propose Jean-Maurice Boillon.
Tout ceci s’ajoute à une diminution du nombre de pratiquants de la chasse, aussi importante que l’accroissement des espèces responsables de ces dégâts. La situation est compliquée. « Et il ne faut pas considérer les chasseurs que comme des régulateurs mais aussi garder à l’esprit la notion de plaisir à pratiquer cette discipline », ajoute le président qui espère que cette décision sera revue à l’avenir, pour ne pas faire peser sur les seules épaules des chasseurs cette lourde charge financière.