7 mn ont suffi pour causer des dégâts considérables.

C’était au mois de juillet dernier. Les images terribles de glaçons tombés du ciel, venant frapper de plein fouet les habitations et voitures de plusieurs communes du Haut-Doubs. Toitures dévastées, pare-brises arrachés, les dégâts sont considérables et se poursuivent pendant plusieurs jours. Chez les pompiers le bilan est impressionnant :  800 appels à l’aide en l’espace de trois heures, 954 interventions en l’espace de neuf jours où 160 soldats du feu sont réquisitionnés. Neuf communes sont touchées, dont trois quasiment à 100%. Un millier de bâtiments privés et publics protégés à l’aide de 72 500 m² de bâches, 600 kg de clous et neuf kilomètres de bois pour maintenir le tout.

Un médiateur pour les assurances

Pour les propriétaires, certains découvrent un peu tard qu’il faut bien lire et comprendre un contrat à la signature. Les mauvaises surprises sont nombreuses et seront coûteuses. Les maires et les équipes municipales sont en permanence sur le front et se démènent pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés par leurs administrés.

Certains experts ne sont toujours pas venus

Une plateforme a été mise en place à l’échelle de la communauté de communes du Plateau du Russey (CCPR) pour recenser des problèmes rencontrés, autant matériellement que financièrement. « Nous collectons ces informations pour ensuite les faire remonter à la Sous-Préfecture et à France Assurances qui regroupe la quasi-totalité des compagnies du pays » explique Gilles Robert, président de la CCPR. Premier problème majeur : le délais de passage des experts. Depuis le 20 juillet, certains assurés n’ont pas encore reçu un de ces spécialistes que doit missionner la société dans laquelle a été souscrit le contrat d’assurance. La prise en charge par les sociétés d’assurance interroge elle aussi : « elle est très variable. Certaines prennent en effet en compte la vétusté ce qui change tout au niveau du remboursement des dégâts… ». Tout dépend souvent de l’avis de l’expert…Encore faut-il que celui-ci soit passé.

Tous les toits ont été plus ou moins touchés.

Un hiver sans tuiles ?

Long et incompréhensible avec une conséquence : des travaux toujours plus repoussés. « On nous signale également des retards dans l’avance de fonds pour payer les artisans qui interviennent ». Autre souci de plus en plus inquiétant pour celles et ceux qui ont une toiture toujours endommagée, l’approche de l’automne et de l’hiver. Difficile à envisager avec un toit couvert de bâches plutôt que de tuiles, à l’heure où le prix de l’énergie explose et où le gouvernement ne cesse de parler de sobriété énergétique. Une solution concrète à court-terme est à l’étude : acheter des tuiles allemandes où le marché n’est pas saturé. « Au-delà de la question énergétique, c’est un stress quotidien pour les habitants. Au moindre coup de vent il y a une crainte et avec du gel ou de la neige, sans toit ce serait catastrophique », glisse un membre de la sous-préfecture de Pontarlier. Une prochaine réunion est prévue le 7 octobre avec tous les acteurs pour poursuivre l’avancée des chantiers.

Les bâtiments publics ne sont pas épargnés

Comme les maisons particulières, les bâtiments publics ont subi leur lot de dégâts lors de l’orage du 20 juillet. Pour les collectivités l’heure est aussi toujours aux réparations. Exemple à Noël-Cerneux. « La toiture de l’école a été la priorité afin que les enfants puissent y revenir en toute sécurité et que la rentrée se fasse en toute sérénité » explique Corinne Paratte, maire du village.

Salle des fêtes endommagée, soirées annulées

Pour la mairie et son garage attenant, les bâches ont été installées dès le lendemain et la toiture sera refaite dès l’automne. Même chose pour les vestiaires du stade de foot. « La situation est différente pour la salle des fêtes où le toit a été touché et des infiltrations d’eau ont endommagé le plafond et le parquet mais aussi la pompe à chaleur située à l’extérieur ». En attendant les réparations, toutes les locations ont été annulées jusqu’à fin novembre, en espérant rendre ce bâtiment à nouveau utilisable d’ici à la fin de l’année.

Priorités aux habitants

« L’église sera quant à elle bâchée jusqu’au printemps 2023. Les tuiles à remplacer sont en effet spéciales et le délai pour les avoir est long ». L’édifice est donc interdit au public. « La station d’épuration dont le toit est en acier et le bâtiment utilisé comme atelier communal couvert en tuiles rouges classiques ont aussi besoin d’une rénovation des toitures. Nous avons décidé d’attendre l’année prochaine et de laisser la priorité aux particuliers qui ont eux aussi besoin de ce type de matériaux », précise l’élue.

Autre information importante pour les particuliers surtout : « dans notre PLU la couleur des toitures doit être dans les tons rouges mais aussi l’aspect zinc. Le matériau de couverture n’est quant à lui pas imposé il peut donc être en tuiles ou en bac acier par exemple ».

Pour la commune de Noël-Cerneux, l’assurance elle ne s’est pas fait prier. Deux jours après la catastrophe, l’expert était déjà sur place. Un gros travail administratif a suivi. « Exceptionnellement, l’Etat nous autorise à demander de simples devis sans passer par la procédure classique des marchés publics ». D’un point de vue comptable, la commune attend un compte-rendu de son assurance pour connaître le montant des travaux qui restera à sa charge. « Déjà 10 000 € sur les 20 000 € nécessaires pour réparer la vingtaine de lampadaires cassés »