L'enseigne a fermé ses portes le 1er Octobre.

Une foule des grands jours s’est déplacée pendant près d’une semaine au 52 rue de la République à Pontarlier. Là où depuis 28 ans, Evelyne Parriaux s’occupe de la boutique Camaïeu. Comme ses employés et les clients, la gérante a appris la liquidation officielle de l’enseigne par voie de presse. Une annonce qui planait depuis quelques semaines. « On savait que c’était compliqué que les actionnaires avaient demandé à l’État une avance, il y avait de potentiels repreneurs, certains magasins devaient être maintenus… On a reçu un mail en disant que ça allait bien se passer puis plus rien pendant trois semaines et là on doit fermer le samedi soir. »

« Je n’ai pas peur de les traiter d’escrocs »

La boutique de Pontarlier n’était pas là plus à plaindre des 511 magasins qui ont fermé leur porte samedi 1eroctobre. L’activité frontalière redynamisait le lieu après deux années dévastatrices de crise sanitaire. A 60 ans, Evelyne avait prévu d’arrêter en mai 2023 une la saison des fêtes terminée,  29 ans après l’inauguration en 1993. La gérante avait moins à perdre que ses trois salariés, ce qui ne lui empêche pas d’être tout aussi en colère. « Je n’ai pas peur de les traiter d’escrocs. Ils (Ndlr : Hermione People & Brands avait repris Camaïeu en 2021), ne payaient pas les loyers ni la TVA, ils n’ont pas été clairs. On n’a jamais eu de nouvelles d’eux. » Entre quelques promotions dont une large clientèle a profité jusqu’au dernier moment, des larmes et des derniers sourires avant de se dire au revoir. « Il y a eu de beaux moments, des liens très forts avec des clients on reçoit beaucoup de messages et de soutien. », glisse Evelyne Parriaux, émue.

« Une tâche dans notre centre-ville dynamique »

Une boutique à Pontarlier et quatre dans le Grand Besançon ont fermé. Au niveau national, ce sont 2600 salariés désormais sans emploi. L’avenir de la boutique rue de la République est encore flou mais embête déjà les élus. « Les commerçants du centre donnent beaucoup pour rendre notre centre-ville dynamique, la boutique Camaïeu était très appréciée. » glisse l’un d’entre-eux. « On ne peut être qu’attristé, une liquidation est une période longue, j’ai peur que ça traîne encore 6 mois avec un rideau fermé. C’est un endroit important en plein centre mais qui ne nous appartient pas donc on ne peut rien faire. Avec l’inflation du moment, je ne sais pas si beaucoup de repreneurs vont tenter de saisir l’opportunité… »

M.S