Benoît Gagelin, directeur Entrepôt du Bricolage

La conjoncture économique actuelle est loin d’être bonne pour les entreprises. L’activité des deux années de crise sanitaire paraît même a des années lumières et pourtant Benoît Gagelin, patron de l’Entrepôt du Bricolage à Pontarlier refuse de se lamenter. « C’est plus difficile mais nous n’avons pas le droit de nous plaindre dans le Haut-Doubs, nous sommes sur un territoire qui marche très bien ! Il faut savoir gérer sa trésorerie, ses stocks et ses prix. »

Un délai de livraison multiplié par deux

Derrière ce relativisme a tout épreuve, deux contraintes touche l’établissement : L’allongement des délais et la rareté des matériaux dans un premier temps. « Pour les produits dont les matières prémières viennent de Chine, lorsque nous passions commande, il fallait compter entre 30 et 45 jours pour que ça arrive en France. Aujourd’hui le délai a été multiplié par deux. La Chine a instauré une politique de « Zéro Covid », bloquant totalement la production des entreprises dans certaines régions. Donc nos fournisseurs qui assemblent leurs produits avec des composants chinois sont touchés. », poursuit le patron.

Les partenaires locaux, plus réactifs

L’autre problème concerne forcément l’inflation des prix, liés aussi au premier point.  « On est à plus de 10% sur l’ensemble des produits. L’augmentation est beaucoup plus visible sur des produits comme l’acier, moins sur la peinture par exemple, fabriquée en France. Nous avons reçu un message du service achat expliquant qu’un retour à la normale est attendu en 2024, pas avant. », assure Benoît Gagelin. Indépendant, l’établissement de Pontarlier est relié au groupe Entrepôt du Bricolage au niveau national. Si en temps normal ce fonctionnement permet d’obtenir des commandes groupées à prix réduits, l’enseigne du Haut-Doubs a dernièrement dû se rapprocher d’autres partenaires privés pour obtenir du matériel. « On est parfois obligé de passer par des canaux différents. Pour le bois de charpente ou des lames de terrasses par exemple, nous avons acheté des produits locaux, disponibles plus rapidement. »

Standby sur les embauches

Les stocks de l’Entrepôt du Bricolage n’ont pas considérablement changé mais l’heure est à la gestion pour Benoît Gagelin.  « Le coût du stockage a lui augmenté. Dans ce genre de situation, il faut cibler les familles de produits rentables et conserver un stock suffisant tout en se détachant un peu plus des autres. L’activité revient sur des niveaux d’avant crise, donc les investissements et les embauches sont en stand-by. » L’établissement joue une grosse partie de son année au printemps et à l’été. A la rentrée, le retour au calme permettra de refaire un point sur l’avenir de la gestion. « Les congés d’étés sont remplacés pour préserver le service. Sur nos 15 000 références, on avait pour habitude d’être à 3% de produits en rupture, aujourd’hui on est à 6%. Le taux de marge global a baissé pour limiter l’augmentation des prix. »

M.S