Haut-Doubs. Les ramasseurs de champignons sont inquiets

Alors que la saison devrait battre son plein, nombreux sont ceux qui reviennent bredouilles de leurs balades en forêt. Une situation qui a même conduit à annuler le salon annuel du champignon à Pontarlier.

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Les champignons présents aujourd'hui dans nos forêts le seront-ils encore à l'avenir?

Vice-président de la Société d’Histoire Naturelle et de Protection de la Nature du Haut-Doubs, Claude Page est en particulier chargé de la mycologie. Ainsi, par tradition, tous les lundis de septembre et d’octobre (désormais à la maison des associations sous le lycée Xavier Marmier de 20h à 22h), avec les membres de l’association, il donne rendez-vous aux personnes désireuses d’en savoir plus sur telle ou telle espèce ou simplement qui souhaitent faire déterminer leur récolte. « Et nous organisons chaque année en septembre un salon que nous avons dû annuler cette année, comme en 2018 déjà » déplore-t-il.

La raison ? Non pas faute de bénévoles mais par manque de… champignons ! « La sécheresse est en cause. Les forêts souffrent de l’absence de pluviométrie, or champignons et arbres sont en étroite relation, donc sans l’un on n’a pas l’autre » résume-t-il avant d’ajouter qu’il faudrait au moins deux semaines de pluie pour rattraper ce début de saison « et encore, il ne faudrait pas qu’il gèle trop vite ». Si chanterelles et cèpes étaient bien au rendez-vous mi-août, les gris de sapins (clitocybe nébuleux) habituellement présents en abondance à cette période sont aux abonnés absents. Même constat pour les glutineux (hygrophore pudibond). « C’est d’autant plus dommageable que la saison dans le Haut-Doubs est courte » poursuit Claude Page qui constate une évolution inexorable. Et celle probable des espèces d’arbres présentes dans les forêts d’ici aura forcément des conséquences sur les cueillettes futures avec l’arrivée d’autres champignons, parfois toxiques, jusqu’alors étrangers à nos forêts.