Philippe Pichot pilote ce SCOT

C’est une question à laquelle Philippe Pichot, directeur du syndicat mixte du pays du Haut-Doubs, doit répondre, à l’aide du SCOT. Un acronyme de plus, très technocratique, l’intéréssé en convient. Pour autant son importance est capitale : ce schéma de cohérence territoriale détermine la stratégie de développement du Haut-Doubs, en matière d’aménagement, de développement durable ou encore d’écologie.

80 000 personnes d’ici à 2040

Des éléments déterminants présentés à la population locale au cours de cinq réunions publiques. Une par intercommunalités prise en compte dans ce SCOT : Montbenoît, Grand Pontarlier, Altitude 800 (Levier), Frasne et Val du Drugeon et Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. « On parle d’environ 80 communes pour 63 000 habitants. Le SCOT est une obligation gouvernementale qui a commencé chez nous en 2017. On a d’abord commencé par une phase de diagnostics et de restitution freinée par la crise sanitaire. La très forte dynamique du territoire et sa poussée démographique nous obligent à planifier une stratégie pour répondre aux enjeux à venir. D’après les estimations nous passerons à 80 000 habitants d’ici 2040. Il faut se préparer à accueillir ses 17 000 personnes », explique Philippe Pichot.

Un taux de croissance d’1% par an

Le taux de croissance d’environ 1% permet à Pontarlier et son bassin d’être atypiques par rapport aux autres moyennes régionales, départementales et même nationale. Ce qui n’est pas sans problèmes selon Philippe Pichot. « La bande frontalière représente 45% de la croissance du Doubs. C’est une bonne chose pour l’aspect économique mais cela engendre aussi de fortes tensions sur d’autres secteurs comme l’écologie, l’énergie consommée, les mobilités, l’immobilier, etc. « Nous avons pesé les points forts et faibles pour ensuite élaborer des stratégies qui ont donné lieux au plan d’aménagement et de développement durable. »

Le SCOT regroupe cinq intercommunalités

10 000 nouveaux logements

 C’est l’objectif du SCOT pour réussir ce nouvel aménagement. Pas question pour autant de laisser les promoteurs et entreprises s’étendre tous azimuts comme ce fut le cas par le passé. Ces 10 000 logements seront divisés en trois parties : « Il y aura environ 3000 logements construits à l’intérieur des communes et des bourgs centres pour redynamiser chaque village et pas uniquement Pontarlier. 3000 autres projets seront portés sur des zones déjà urbanisés mais abandonnés ou sans réel projet pour l’avenir et enfin 3000 nouvelles constructions. Ce développement de l’habitat doit être suivi par tous les autres : l’eau, la mobilité, l’énergie. Dans ce sens, les futurs travaux de la RN57 prenant en compte les mobilités douces par exemple, sont une bonne chose. »

Conserver une mixité sociale

Le second objectif du SCOT : récupérer la population partie pour des raisons de pouvoir d’achat et de prix de l’immobilier. « Des habitants de Valdahon, Besançon ou autre qui font 40 à 50 minutes pour venir travailler, c’est beaucoup plus couteux pour notre secteur en termes de pollution. Tout le monde doit pouvoir vivre dans le Haut-Doubs, il faut conserver une mixité sociale. »

Autre point concret déjà en travaux : le conseil communautaire du Grand Pontarlier a acté la mise en place future d’un prix de l’eau égal pour toutes les communes et habitants du secteur. « Cette mesure par exemple a été faite pour éviter ce que l’on a connu il y a quelques temps lors de sécheresses. Certaines petites communes n’avaient plus d’eaux, d’autres villages voisins avaient du stock mais les réseaux n’étaient pas connectés. Il faut désormais une solution commune. », analyse Philippe Pichot. La prochaine réunion publique se déroule ce lundi 23 mai à la salle d’animation de Levier.

Planning complet des rencontres sur le site internet du Syndicat mixte du Haut-Doubs. 

Martin SAUSSARD