Haut-Doubs. Quels sont les chiffres de la délinquance à Pontarlier ?

La Préfecture du Doubs, en collaboration avec la Gendarmerie et la Police du Doubs, a présenté le 21 février un Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien (PADRSQ). Un « diagnostic » pour rappeler les priorités des forces de l’ordre avec un message : la lutte contre toute forme de délinquance va s’intensifier alors qu’à Pontarlier, les chiffres sont en légère hausse entre 2022 et 2023.

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commissariat police Pontarlier
Commissariat de Police de Pontarlier.

Un département en croissance démographique voit « mécaniquement » son nombre de faits de délinquance augmenter. Les propos du Préfet du Doubs Rémi Bastille lors de la présentation de Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien (PADRSQ) vendredi 21 février corroborent la hausse des faits enregistrés à Pontarlier par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), réunissant les données enregistrées par la Police Nationale et la Gendarmerie. À l’intérieur du bilan 2023, 14 types de procédures sont répertoriés (usage de stupéfiants, trafic de stupéfiants, violences sexuelles, violences intrafamiliales, cambriolages de logements, vols avec armes, vols violents sans arme, vols sans violence contre des personnes, vols de véhicules, vols d’accessoires sur véhicules, vols dans les véhicules, destructions et dégradations volontaires, coups et blessures volontaires et autres coups et blessures volontaires.)

Des victimes de violences sexuelles et intrafamiliales en hausse

En comparaison avec les chiffres de 2022, leur évolution est variable. Si le nombre de mis en cause pour usage de stupéfiants est passé de 104 à 128 d’une année à l’autre, seulement 6 individus ont été mis en cause en 2023 pour trafic de stupéfiants, contre 20 en 2022 à Pontarlier.

À l’inverse, les victimes de violences intrafamiliales à Pontarlier ont presque doublé, (59 en 2022, 107 en 2023), alors que 32 victimes de violences sexuelles ont été comptabilisées en 2022, contre 40 en 2023. « Nous avons plus de personnes qui osent parler, dénoncer ces violences et c’est une bonne chose », souligne le Préfet Rémi Bastille.

Au cœur de ce PADRSQ, la lutte contre les violences intrafamiliales et les violences faites aux femmes est la seconde des sept priorités fixées par les services de l’État. La première reste la lutte contre le trafic de stupéfiants et l’économie souterraine. « Le plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes porte ses fruits », poursuit le préfet. Un bilan devrait être présenté dans les prochaines semaines. « Il reste du travail mais l’arrivée de la brigade territoriale dédiée aux violences intrafamiliales permet aux victimes d’être mieux prises en charge et d’aller plus vite dans ce genre d’enquête, où la rapidité de l’action reste la clé », poursuit le colonel Lionel James, à la tête du groupement de gendarmerie du département. « Concernant les violences intrafamiliales, nos salles « Mélanie » ont fait leurs preuves », poursuit Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN) dans le Doubs.

Des salles d’audition portant le prénom de la première petite fille à avoir bénéficié́ d’une procédure adaptée pour être entendue. Les enquêteurs, en tenue civile, auditionnent le mineur dans une pièce plus chaleureuse avec un décor adapté et de nombreux jouets. L’émission Envoyé Spécial diffusait le 20 février dernier un reportage sur ce nouveau mode de fonctionnement, en accompagnant une équipe du commissariat de Besançon. Actuellement dans le Doubs, il existe 3 salles Mélanie en gendarmerie, 2 en commissariat.

Tuning et Wheeling, spécificité pontissalienne

Les chiffres pontissaliens enregistrés par le SSMSI font aussi état d’une légère hausse de coups et blessures volontaires, d’une stabilisation des destructions et dégradations volontaires (165 faits en 2023) et des vols sans violence contre des personnes (137). Plus problématique et spécifique à Pontarlier, les rodéos urbains et surtout, les rassemblements tuning : « notamment avec la présence de Suisses qui viennent chercher une certaine impunité en France, qui n’existe pas rappelons-le », poursuit Laurent Perraut. « Ces rassemblements peuvent être calmes mais parfois certains tentent des Wheelings (rouler sur les roues arrières, ndlr) ». Pour lutter contre ce phénomène récent, la brigade motorisée de Besançon est missionnée sur le terrain pontissalien.

M.S