« La situation d’aujourd’hui n’a rien d’étonnant. En radiologie comme dans toutes les branches de la médecine nous payons aujourd’hui le numérus clausus voulu par l’Etat il y a plusieurs décennies » explique-t-il. Bilan, quand comme aujourd’hui une génération part en retraite, la relève n’est plus assurée. « Ici, un radiologue est parti en retraite depuis quelques mois, un autre va suivre dans quelques mois et pour ma part j’ai déjà fait trois ans de plus que l’âge légal pour que l’activité puisse être maintenue…Nous avons essayé de recruter en passant des annonces, en retenant des remplaçants passés par le centre mais rien n’y a fait et je mets au défi quiconque de me trouver rapidement des professionnels pour prendre la relève » poursuit le praticien.
Alors que faire ? Toute la mobilisation actuelle montre bien la crainte des habitants comme des élus mais le docteur tient à rappeler qu’on parle là d’une entreprise privée qu’il a lui-même créée il y a quarante ans. « Personne n’a été mis devant un fait accompli. La situation est connue depuis longtemps et elle est certes délicate mais pas du tout irréversible ». Le privé qu’il est a en effet tendu la main au secteur public, hôpital et collectivités. « La radiologie conventionnelle peut encore être maintenue à Morteau. Il suffit de trouver la solution pour accueillir le matériel sachant que dans ce cas, une interprétation à distance grâce à l’imagerie numérisée est possible par le biais des professionnels de l’équipe de radiologie de la Polyclinique de Franche-Comté avec qui notre centre souhaite fusionner ». Le Docteur Perriguey précise toutefois que des examens tels que mammographies et échographies ne peuvent pas être réalisés de cette façon et impliqueront des déplacements dans des centres voisins.
La solution existe donc pour maintenir la radiologie conventionnelle à Morteau. « J’ai proposé à l’hôpital de trouver un local. Je donne une table de radiologie et tout le matériel de protection. On peut aussi imaginer que le local actuel soit loué ou acheté par une ou plusieurs collectivités avec de ma part le même geste pour le matériel » poursuit-il, ouvert à toute discussion pour que le centre de radiologie qu’il a créée reste sur ce territoire.
