Hebdo Éco. Les filières agricoles, un atout économique pour la Bourgogne Franche-Comté

Le département du Doubs n’arrive qu’à la 50ème place des départements français en SAU (Surface Agricole Utile). Grâce à la qualité de ses productions agricoles, la parcellisation de ses exploitations et le souci des agriculteurs de préserver l’environnement, le département du Doubs garde une image agricole forte et positive.

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Le Haut-Doubs et le Pays Horloger, des territoires attractifs pour demain

La DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) vient de produire une étude le 8 septembre sur le compte de l’agriculture 2024. La branche agricole en Bourgogne Franche-Comté a reculé de 24% en 2024.

La valeur ajoutée brute des productions agricoles a fortement diminué en 2024. L’ensemble des régions de la France métropolitaine a été impacté par cette baisse de l’ordre de 15%. Cette situation est le reflet des conditions climatiques (excès d’eau) particulièrement pour les productions végétales dont la viticulture et par des prix mondiaux des céréales et oléagineux qui restaient orientés à la baisse.

En Bourgogne Franche-Comté, la valeur ajoutée brute recule de 24% en lien avec la baisse de 13% de la valeur de production qui s’établir à 5,9 milliards d’euros. Entre 2023 et 2024, le revenu net de la branche agricole en Bourgogne Franche-Comté a été divisé par deux.

4ème rang en France en matière de résultat net des exploitations agricoles

La baisse de 46% du revenu par unité de travail qui s’établit à 34 000€ par rapport à 2023 est le plus mauvais millésime depuis 2016. Fait inhabituel, ce revenu se situe en dessous de la moyenne nationale (34 900€). Toutefois, la région se place au 4ème rang en termes de revenus derrière les Hauts-de-France, la Bretagne et le Grand Est. Des chiffres à moduler compte tenu du poids économique de certaines filières comme la viticulture.

La valeur de la production agricole s’affaisse

En 2024, la valeur de la production agricole (hors subvention) de Bourgogne-Franche-Comté se contracte de 13 % vis à vis de 2023. Cette évolution est liée à la baisse de volume et la diminution des prix, notamment dans les productions végétales. La valeur des productions animales demeure stable grâce à la hausse des prix qui compense un volume qui s’effrite. Les charges d’exploitation restent globalement stables

La production viticole en forte chute notamment dans le Jura

Après un millésime historiquement important en 2023, le volume de récolte de vins est inférieur à la moyenne quinquennale (- 27%). Les prix (à volume constant) sont restés stables La valeur de la production viticole en Bourgogne Franche-Comté s’établit à 1,49 milliards d’euros, équivalente à 2021.

Le volume de lait AOP « Massif du Jura » diminue pour la deuxième année

Les épizooties dans les élevages, les fourrages de moindre qualité et la régulation de la production de Comté expliquent cette baisse. Le lait conventionnel en région atteignait 489€ les 1000 litres (+ 0,6%) et le lait AOP « Massif du Jura » s’établissait en 2024 à 694€ les 1000 litres (+1,8%).

Les productions animales sont restées stables en 2024

Elles s’établissent à 1,34 milliard d’euros (hors lait et produits laitiers). La décroissance du cheptel bovin se poursuit dans la région comme partout en France. Mais cette diminution est plus rapide que la consommation de viande rouge. La demande reste supérieure à l’offre et les cours des animaux sont en hausse.

La valeur de la production porcine recule en raison de la baisse des prix (- 15%) alors que la production de volailles rebondit (+ 7%) malgré la réduction des prix.

La valeur de la production agricole ne couvre pas les charges

De fait, l’agriculture dépend de plus en plus des aides. La part des subventions dans le résultat net de la branche agricole en Bourgogne Franche-Comté s’établit à 104% en 2024. « Ce bilan est l’un des pires de la décennie, après 2016 » souligne la DRAAF.

Cette analyse globale est à relativiser en fonction des filières. Si la viticulture perçoit généralement peu d’aides, les exploitations « bovins viande » ou « grandes cultures » bénéficient de plus d’aides en raison de la baisse des rendements et des cours.

Alors que la conférence régionale agricole s’est tenue à Besançon le 9 septembre (voir dossier de la semaine), que le monde agricole envisage de nouvelles actions d’ampleur, notamment le 25 septembre, la Région, et plus spécifiquement la Franche-Comté, est un territoire qui produit une agriculture de grande qualité, respectueuse de l’environnement. Choisir de privilégier la production franc-comtoise, c’est garantir le développement harmonieux et durable de son territoire.

Yves Quemeneur