Quel est votre sentiment après cette victoire sur la Transpyrenea ?
Je suis très heureux ! C’était ma première expérience sur une distance aussi longue. Rien que terminer la course, c’était énorme… alors finir premier en duo, c’est incroyable. Le terrain était magnifique, traverser les Pyrénées avec cette diversité de paysages, c’était un vrai bonheur. Je suis très content de cette aventure !
Pourquoi avoir choisi de franchir la ligne avec le traileur belge Evariest Callens ?
J’étais bien parti, j’avais pris un peu d’avance, puis Evariest m’a rejoint vers le milieu du parcours. Sur une course de plusieurs jours, il ne fallait pas s’épuiser à vouloir absolument se battre pour la première place. On a vite compris qu’on serait plus forts en s’entraidant. Après quelques jours à courir au même rythme, on a décidé de finir ensemble. On ne courait pas toujours côte à côte, mais on s’est aidés tout le long. Au-delà de la compétition, la solidarité c’est une valeur très importante pour moi lors des trails.
Plus de 56 000 mètres de dénivelé positif et seulement 34 heures de sommeil en 11 jours. Quels ont été les moments les plus difficiles ?
La chaleur a été très difficile à gérer, surtout sur la fin avec la canicule (la France était alors placée en alerte canicule, ndlr). Parfois, on était entre deux checkpoints, et c’était très long pour retrouver un ravitaillement. À un moment j’avais trop faim pour continuer, alors je suis allé cueillir des champignons dans la montagne.
Comment vous préparez-vous pour enchaîner avec la Swiss Peaks (700 km) ?
Ce sont des années d’expérience. J’ai appris à récupérer vite. Il y a deux ans, j’ai fait l’expérience de courir 200 km chaque week-end pendant plusieurs mois, pour m’améliorer. J’ai eu deux semaines de repos, je me sens prêt. Je prévois même de rejoindre la Suisse à vélo avant le départ. La Swiss Peaks sera plus difficile, car c’est une vraie compétition et le dénivelé est exigeant. Mais je connais bien le terrain, j’avais remporté l’épreuve du 170 km en 2021. L’objectif est de donner le maximum de moi-même et de terminer la course sans me blesser. Étant donné mon rythme de course, je ne vise pas la victoire. Après, j’ai encore d’autres défis : le Tor des Géants en septembre, puis l’UltraGobi en Chine, 400 km en autosuffisance dans le désert de Gobi, au mois d’octobre.
Qu’est-ce qui vous motive encore, vous ne craignez pas d’aller trop loin ?
L’aventure, les rencontres, et les défis ! J’adore enchaîner les efforts et profiter de ces paysages incroyables. Et non, ce n’est pas quelque chose qui me fait peur. J’essaie de rester à l’écart des blessures même si ça peut arriver. Le trail m’apporte énormément dans la vie, je ne me vois pas arrêter.
Comment jugez-vous votre saison 2025 ?
J’en suis très satisfait ! J’ai repris les très longues distances, alors que l’an dernier je n’avais pas dépassé 400 km. Réussir un 800 km, c’est une grande réussite. J’ai encore de grandes échéances mais c’est déjà l’une des meilleures saisons de ma carrière, c’est certain.
Vous récoltez aussi des fonds pour les habitants de votre région natale au Népal ?
Oui, c’est un engagement qui me tient à cœur depuis plusieurs années. En 2020, on a reconstruit l’école de mon village natal, puis en 2024, une clinique de santé pour améliorer l’accès aux soins dans cette région isolée. Aujourd’hui, on poursuit ces projets autour de l’éducation et de la santé. Cette année, dans la continuité de mes objectifs sportifs, j’ai lancé une cagnotte pour soutenir les enfants au Népal et leur offrir de meilleures conditions de vie.
Cagnotte pour les enfants du Népal :
