L’Absinthe militaire au menu des 21e Absinthiades

L’aventure absinthique débutée en 2001 par l’Association des Amis du Musée de Pontarlier soufflera les bougies de ses noces d’Opale avec les Artémisophiles du samedi 30 septembre au dimanche 1er octobre. Le thème retenu cette année est celui de l’Absinthe militaire. Décryptage avec les organisateurs Françoise Henriet, Présidente des Amis du Musée et Philippe Chapon, Président de la Commission Absinthe et Vice-Président du Pays de l’Absinthe franco-suisse.

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1880, les militaires basés au Maghreb dégustant l’absinthe Hémard (collection Patrick Roussel).

Les Absinthiades c’est une manifestation culturelle, pédagogique et informative qui a pour thème l’Absinthe et qui se décline sur 5 axes : Les animations, les conférences, les collections, les dégustations et les expositions. « L’idée de départ des Amis du Musée était de replacer Pontarlier comme capitale mondiale de l’Absinthe, capitale qu’elle a été de 1805 à 1915. », confie Françoise Henriet. Avec 25 distilleries, 250 bistrots, 15 millions de litres produits pour une ville qui comptait à l’époque 10 000 habitants en ajoutant 10 000 militaires résents sur le territoire communale, l’absinthe était largement consommée intra-muros.  » Cet événement annuel qui se déroule le premier week-end d’octobre s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux passionnés. C’est un pari réussi car à chaque édition ce sont près de 5000 personnes qui viennent du monde entier à Pontarlier pour se replonger dans cette ambiance mythique de la fée verte. C’est venir comme en pèlerinage, venir à Pontarlier connu internationalement par l’Absinthe ! »

Le Boulevard des Italiens à Paris, les Parisiens dégustent l’Absinthe à la terrasse du Café du Helder à 5 heures du soir (collection Benoît Noël).

La première distillerie voit le jour en 1797 dans le Val-de-Travers. Mais le démarrage de la liqueur a été balbutiant jusqu’en 1830…  » Puis les militaires sont partis à la conquête de l’empire colonial en se faisant livrer sur site des fûts d’absinthe à la base pour des raisons sanitaires. », explique Philippe Chapon.  » L’Absinthe, grâce à ses vertus thérapeutiques et digestives, permettait aux troupes en place, de purifier l’eau évitant ainsi tout risque de dysenterie. Sans le vouloir les militaires ont été les meilleurs ambassadeurs de cette liqueur. Les voyant déguster ce délicieux breuvage vert, les colons leur ont emboiter le pas. »  Les soldats victorieux de retour à Paris continuent « à s’absinther » dans les cafés des grands boulevards, séduisant à leur tour, les artistes, les poètes et les écrivains. Cette période a été baptisée « l’heure verte ». « Il était donc normal de rendre hommage à ces militaires véritables VRP de l’Absinthe. (rires) Il faut souligner également que l’Absinthe est un sujet franco-suisse, c’est la même histoire sur un même massif, le massif jurassien. Et à cette absinthe militaire, nous avons souhaité y associer un autre sujet militaire, la guerre franco-prussienne de 1870-1871, dont l’un des combats emblématiques s’est déroulé à la Cluse-et-Mijoux au pied du Château de Joux. Il convient de rappeler que les troupes françaises acculées n’avaient pas d’autres solutions que de passer en Suisse voisine pour éviter le pire. »

Retrouvez l’ensemble du programme des 21e Absinthiades sur www.admdp.com