Le Congrès, réuni sous les ors de Versailles, va donc inscrire. Ou pas. Mais quelle ironie de l’Histoire de confier l’issue de ce moment de sexe au Congrès !
On a oublié qu’au XVIème siècle le mot congrès entre dans notre langue en désignant l’union, sexes confondus, de l’homme et de la femme. L’image est souriante et mérite un rappel historique.
Le congrès, du latin congressus, c’est alors la rencontre des deux sexes quand ils ne sont plus opposés mais emboités. Inutile de vous faire un dessin.
Le mot est ensuite entré dans le langage juridique pour désigner « l’épreuve légale destinée à constater l’impuissance du mari, invoquée pour annuler un mariage ».
Bin voui ! Le mari comparaissait devant un jury composé d’un prêtre, d’un médecin, d’un chirurgien, d’une matrone et d’un greffier. On ne dit pas si la bonne du curé était de la partie et si le greffier était mignon car il faut laisser à l’imagination de chacun le loisir de s’exprimer. L’épreuve pouvait durer des heures. Parfois des jours. Elle était éprouvante. D’autant qu’après érection et éjaculation dûment constatées (qu’on appellerait en patinage artistique le programme imposé) arrivait le moment du devoir conjugal (qu’on appellerait le programme artistique. Sauf qu’on n’entend pas Le Beau Danube Bleu, ni Le Lac des Cygnes).
La foule en sueur attend le verdict du jury.
Le taux de réussite est faible -allez savoir pourquoi- et après ce congrès bien des mariages sont annulés.
Cette pratique fut abolie le 8 février 1659 et désormais le Congrès se perpétue à Versailles dans une tout autre ambiance.
Docteur Gérard Bouvier