En octobre 2020, un collectif d’étudiants se réunissait pour venir en aide à leurs pairs. L’idée initiale était alors « d’aider les étudiants qui gagnent à peine trop et qui n’ont droit à rien. C’était vraiment cette catégorie d’étudiants qu’on ciblait à la base. On voulait vraiment les dépanner surtout en produits d’hygiène, mais finalement, on a dû se diversifier parce que la crise sanitaire est arrivée », se rappelle Romane Buisset, présidente des Josettes.

Pauvreté à l’heure du coronavirus

La crise sanitaire a véritablement accru les inégalités déjà existantes – ce que Romane Buisset a bel et bien constaté lors des redistributions : « Pendant  la crise sanitaire, certains de ceux qui ont perdu leur emploi n’avaient plus rien. Ils sont venus nous voir et on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse quelque chose. Au moins un minimum pour manger ».

Les besoins en produits de première nécessité devinrent alors croissants chez les étudiants. Au début de la formation du groupe, une trentaine d’étudiants bénéficiaient de leurs actions. Durant la crise sanitaire, un pic à 185 étudiants fut atteint au milieu du deuxième confinement. Aujourd’hui, ils sont une centaine à venir aux redistributions – un chiffre en baisse peut-être en raison des horaires précis et contraignants de celles-ci. Chaque mois, c’est près de 200 kilos de pâtes qui sont, par exemple, ainsi distribués aux étudiants pour les dépanner.

Indépendante et aux moyens très limités, cette association constate que certains étudiants sont dans une situation extrêmement délicate. Romane Buisset sait qu’il y a au moins « 10 ou 15 étudiants qui ne mangent pas à leur faim tous les jours. Quand même, sur une centaine, ce n’est déjà pas mal ! », déplore-t-elle avant d’ajouter que « beaucoup d’étudiants ne mangent pas de viande parce qu’ils ne peuvent pas s’en payer ».

 

« À part pour une minorité privilégiée, être étudiant, c’est être pauvre », Romane Buisset.

 

« Être étudiant, c’est être pauvre »

La présidente de l’association remarque toutefois qu’il est difficile pour les étudiants dans le besoin de venir chercher de l’aide : « Je pense que malgré ce qu’on peut penser, la démarche de venir demander de l’aide reste compliquée. Il y a un sentiment de honte », explique-t-elle.

Les profils des bénéficiaires sont toutefois divers, allant des étudiants étrangers à « la nouvelle classe des travailleurs pauvres », d’après les mots de Romane Buisset. La présidente se souvient, par exemple, d’une étudiante qui travaillait les dimanches pour payer son loyer. Après avoir payé toutes ses charges, il ne lui restait que 25 euros pour se nourrir pour le mois. Travaillant, elle ne remplissait pas les critères pour certaines associations.

Or pour réussir ses études, il convient de vivre dans un certain confort et bien-être. L’association cherche donc aussi à rétablir un peu d’égalité des chances pour éviter à des étudiants d’abandonner leurs études à cause d’un manque d’argent – réalité bien réelle aujourd’hui. Comme le regrette la présidente de l’association, « à part pour une minorité privilégiée, être étudiant, c’est être pauvre ».

Pour soutenir cette association et aider les étudiants dans le besoin, les membres de l’association tiennent des permanences tous les lundis pour collecter des produits de première nécessité. Ils recherchent surtout du shampoing, du gel douche, des brosses à dent, du dentifrice, des serviettes hygiéniques, des pâtes, du riz, des gâteaux, de la sauce tomate, du café, de l’huile, du thon et des sardines.

 

Informations pratiques : Les redistributions, se déroulant un jeudi sur deux, sont ouvertes à tous les étudiants qui se sentent dans le besoin. Les dons sont récupérés tous les lundis au 32, rue Megevand, à côté de l’amphi Donzelot. Pour plus de renseignements, notamment sur les horaires, consultez le site internet de l’association à l’adresse suivante : https://lesjosettes-besancon.fr/