Trier des brebis, apprécier leur santé, évaluer leur état corporel, parer leurs onglons… sont autant d’épreuves qu’une quarantaine de jeunes de 16 à 24 ans ont passé lors de la 20e édition des Ovinpiades des jeunes bergers le 16 janvier au lycée agricole de Levier. Cette initiative prise par Innovin, se déroule dans chaque région de France qui envoie les deux meilleurs élèves pour la finale national au salon de l’Agriculture à Paris, le 22 février prochain.
Une compétition qui a également pour but de « susciter des vocations et espérer avoir quelques nouveaux éleveurs sur la France. C’est une filière dont on parle peu. Certains découvrent l’élevage ovin avec les Ovinpiades, d’autres s’évaluent, se comparent aux autres pour évaluer ses connaissances et ses pratiques », souligne Margaux Party, conseillère Praires, Fourrages et élevages ruminants à la chambre d’agriculture de Haute-Saône. La quarantaine de jeunes sont venus de quatre établissements agricoles francs-comtois. Ce sont finalement Noah Kaiser et Charlotte Dumont, du lycée Granvelle de Dannemarie-sur-Crète qui ont obtenu leurs tickets.
« L’élevage ovin a du mal à prendre »
Les deux gagnants avaient déjà participé à des Ovinpiades, démontrant leur intérêt pour la filière. Ce n’est pas le cas de tous les participants, qui pour certains découvraient le monde ovin pour la première fois. En Franche-Comté, terre de la Montbéliarde, la filière bovine domine. « Ici, nous sommes à une quarantaine de participants alors qu’en Bourgogne, ils étaient le double. À l’image de la filière agricole en général, on s’inquiète du renouvellement des générations », analyse Margaux Party.
« L’élevage ovin a du mal à prendre. Il y a une mauvaise image. On lui reproche de la pénibilité, trop d’astreintes. Selon moi, c’est faux, si une ferme est bien équipée sans investissement trop coûteux, on peut nettement diminuer cette pénibilité », assure Guillaume Colley, technicien de la coopérative ovine Cobevim.
La filière ovine a aussi ses avantages « on travaille avec des animaux de plus petits gabarits », relève Margaux Party. « C’est un beau métier même si ce n’est pas facile tous les jours. Il y avait ce côté maternel qui m’a donné l’envie de m’impliquer dans la ferme », poursuit Delphine, qui a rejoint son mari lorsqu’ils ont décidé d’ouvrir un atelier ovin il y a dix ans.
Acquérir de l’expérience
Les Ovinpiades continuent d’attirer chaque année des jeunes. Certains y reviennent plusieurs fois, à l’instar de Noah Kaiser, Clarisse Tisserand ou Charlotte Dumont, qui ont tous les trois finis sur le podium. « J’aime bien cette journée, on y rencontre plein de professionnels », sourit Clarisse, qui a d’ailleurs participé à la finale nationale au salon de l’Agriculture l’année dernière. Ayant terminé deuxième lors des ovinpiades ce 16 janvier, elle ne pourra pas retourner à Paris une deuxième année de suite, selon les règles du concours. C’est alors Charlotte qui a obtenu le ticket.
Pour le grand gagnant, Noah Kaiser, il n’y a aucun doute : il partira dans la filière ovine. « Ça a toujours été une passion depuis tout petit. Il y a quelque chose de passionnant dans le secteur ovin. Ce n’est jamais deux fois la même journée. Même si ce n’est pas facile tous les jours, on va y arriver ». Déjà présent à Paris en 2023, il a fini quatrième de France. Pour cette deuxième tentative, il y voit surtout une occasion d’acquérir des connaissances et de l’expérience. « Je ne vais pas à Paris pour les places mais vraiment pour l’expérience qu’on vit là-bas. Si j’arrive à faire mieux c’est bien mais sinon ce n’est pas grave ».