Pourquoi parlez-vous d’édition « grand écart » ?
Cette année, nous avons un peu plus échangé avec Kem, notre programmateur. Une petite équipe a longuement débattu de tout ce que nous avons écouté cet été pour construire cette programmation. Passer d’Aya Nakamura à The Offspring, c’est un beau grand écart : nous avons toujours défendu les musiques populaires et les découvertes venues du monde entier. Cette année, la Suède est représentée avec The Hives et leur style garage punk, mais nous faisons aussi un focus sur la République démocratique du Congo (RDC) et sa musique électronique au sein d’un Fullmix Kinshasa. Les Eurockéennes, c’est passer de Feu ! Chatterton à la techno de Mosimann ou s’installer devant du reggae. Ce sont ces voyages qui font le sel de notre rendez-vous.
Comment s’est justement construit ce focus sur la musique électro de RDC ?
Certains amis et artistes africains nous ont aiguillés, et nous sommes tombés sur un festival, le Tiger Fullmix de Kinshasa, qui défend la musique électronique congolaise. La RDC est un immense pays de musique ; on connaissait la rumba zaïroise, par exemple. Les DJ étaient encore un peu cachés aux yeux du monde, nous voulons les mettre en exergue avec une session spéciale de trois heures à la Plage.
Vos coups de cœur ?
Ce que je viens de citer (rires), mais il y a plein d’autres choses ! Joe Yorke défend une sorte de « Bronski Beat version reggae » avec des voix haut perchées. Il y a The Sophs : c’est tout nouveau ! Ils viennent de sortir deux singles et ça cartonne. J’ai aussi immédiatement adoré le groupe Upchuck en voyant une vidéo.
On parle beaucoup des difficultés rencontrées par de nombreux festivals en France et d’un modèle économique qui s’essouffle. Certains disent même qu’il est arrivé à terme. Votre festival, qui fait partie des plus gros mastodontes français, connaît-il lui aussi des difficultés ?
Les mêmes que pour l’ensemble du secteur ! La hausse des coûts organisationnels… On construit une ville pendant quatre jours ! L’énergie, les transports, les matériaux : chaque augmentation de prix nous impacte. Les artistes ont aussi des cachets qui explosent, car la demande est désormais internationale : Aya Nakamura est demandée en Pologne comme à Los Angeles. La concurrence accrue est également un facteur. Je ne veux pas jouer les Calimero, car les Eurockéennes s’en sortent grâce à notre modèle économique et à la capacité de nos jauges. Pour équilibrer financièrement chaque édition, nous devons remplir le festival à 85 %, voire 87 %.
Cette réussite passe en partie par les grosses têtes d’affiche de votre programmation, de plus en plus sollicitées par d’autres formats…
Les stades de sport sont devenus nos premiers concurrents pour ce type d’artistes. J’échange avec de nombreux tourneurs qui m’ont expliqué que la plupart des stades étaient déjà complets pour différents shows en 2027… 2027 ! Notre modèle propose finalement le contraire d’un concert dans un stade, où seuls des fans absolus de l’artiste se déplacent, même si nous sommes capables d’accueillir d’immenses shows, comme avec Iron Maiden l’an passé !
Des difficultés à attirer de gros noms qui pèseraient sur les plus petits artistes ?
Jamais ! Nous gelons un budget « hors têtes d’affiche » pour préserver des groupes méconnus ou des jeunes artistes et les programmer. Les festivaliers ont toujours été présents, même devant des scènes où ils ne connaissent pas forcément ce qui s’y produit.
Concernant la suite de la programmation, combien de places reste-t-il ?
De mémoire, il reste 4 à 5 places réparties entre la Grande Scène et la Green Room. Pour les plus petites scènes, les places ne sont pas encore totalement définies, car il nous reste des groupes à rencontrer et des festivals à visiter pour dénicher encore quelques pépites, toujours en pensant au régional également !
Eurockéennes 2026, les premiers noms :
Jeudi 2 juillet – journée spéciale Punk, Hard Rock & Metal : The Offspring / Airbourne / Social Distortion / Upchuck
Vendredi 3 juillet : Orelsan – Rap / Vald x Vladimir Cauchemar x Todiefor – Rap,Électro / Ultra Vomit – Rock / L2B – Rap / Trym – Electro / Rise of the Northstar – Metalcore / Joy Crookes – Neo Soul
Samedi 4 juillet : Pulp – Pop / The Lumineers – Folk Rock / Josman – Rap / Mosimann – Electro / Anetha – Hard Techno / President – Metal alternatif / The Sophs – Rock
Dimanche 5 juillet : Aya Nakamura – RNB / Feu ! Chatterton – Pop / The Hives – Garage Punk / Joe Yorke – Rocksteady / Master Virus – Electro congolaise / DJ Queeny Di – Electro congolaise / DJ Ninikah – Electro congolaise
Places & informations supplémentaires disponibles sur : eurockeennes.fr





























