La collecte d’automne approche, pouvez-vous nous en parler ?
Elle aura en effet lieu du vendredi 22 au dimanche 24 novembre dans le but de montrer au public que la banque alimentaire existe d’une part et que son rôle est important auprès des associations qui ensuite se chargeront de la redistribution et d’autre part bien sûr pour collecter un maximum de produits pour les bénéficiaires. On a besoin de conserves et de produits secs, comme la farine, le café, le sucre, les pâtes, le riz. Des produits que tout le monde consomme et qui permettent de faire beaucoup de repas. Environ 140 points de collecte seront en place dans le département du Doubs grâce à nos bénévoles reconnaissables avec leurs gilets orange.
Une polémique agite les réseaux sociaux : pourquoi les bénéficiaires n’assurent pas la collecte ?
Nous avons en effet lancé un appel aux bénévoles car pour une permanence sur plusieurs jours, il nous faut environ 1500 personnes dans le département pour deux heures ou une demi-journée par exemple. Beaucoup ont répondu, d’autres ont critiqué…. Nous sommes dans l’action ! Des bénéficiaires sont bel et bien bénévoles et participent au fonctionnement de la banque alimentaire. Notre rôle est bien sûr de leur apporter une aide alimentaire, et, on le souhaite, un accompagnement.
Qui sont justement les bénéficiaires de l’aide alimentaire ?
Les bénéficiaires sont retenus en fonction de leur reste à vivre, donc après avoir soustrait les charges à leurs revenus. Tout le monde peut un jour se trouver dans une situation où ponctuellement, il ne reste justement pas assez pour se nourrir décemment. On trouve aujourd’hui des chômeurs mais aussi des artisans ou des salariés qui ne peuvent plus faire face. On a vu aussi depuis quelques années arriver de plus en plus de familles monoparentales ainsi que des retraités et des étudiants…
Cette situation vous inquiète-t-elle ?
Les études montrent que 10 à 12% de la population en France ne mange pas à sa faim. En Franche-Comté on devrait donc aider près de 100 000 personnes alors que nous n’en aidons « que » 40 000. Beaucoup n’osent donc pas faire la démarche de faire appel à l’aide alimentaire. D’autre part, pour ceux qui en bénéficient, cette aide devrait être ponctuelle, le temps de se sortir d’une situation délicate, mais on constate que ce n’est plus du dépannage mais une intervention indispensable sur le long terme. Ce qui montre que de plus en plus de gens s’enfonce malheureusement dans la pauvreté.
La banque alimentaire est donc là toute l’année. Rappelez-nous comment ?
Tous les jours en effet, nous effectuons ce que nous appelons la ramasse, c’est-à-dire la collecte des invendus dans les moyennes et grandes surfaces.
A ce jour, 80 commerces sont concernés dans notre secteur ce qui est très satisfaisant même si les collectes sont aujourd’hui moins importantes depuis la loi Garrot sur le gaspillage alimentaire. Ces magasins essaient jusqu’au dernier moment de vendre leurs produits à dates courtes. Heureusement, nous bénéficions aussi d’une aide financière de l’Union Européenne.
Comment êtes-vous organisés sur le terrain ?
Nous avons six salariés pour les quatre centres de Besançon, Pontarlier, Montbéliard et Vesoul. Ils sont entourés d’équipes de bénévoles très investis pour collecter, trier, répertorier, peser, préparer puis livrer…Chaque semaine, environ 200 de ces bénévoles sont mobilisés pour remplir nos missions.
Mais vous ne redistribuez pas directement aux bénéficiaires ?
Nous acheminons ces produits dans près de 100 points de distribution, de grands réseaux telle la Croix-Rouge, des Centres Communaux d’Action Sociale et de multiples associations. En effet, la banque alimentaire est le résultat de la volonté de s’unir d’associations qui agissent pour la solidarité avec pour objectif de récupérer des produits alimentaires afin d’aider des personnes en difficulté. L’idée est de mettre en commun nos moyens pour être plus efficaces en partageant les ressources.